Pourtant appelé à produire des tableaux représentant la situation que vit la province de l’Ituri afin de sensibiliser la population pour un retour effectif de la paix, cet artiste peintre de Bunia pense qu’ils ne peuvent pas y arriver sans être financé.
Pour Kisaka Décor artiste décorateur, la peur est aussi d’être poursuivi par la justice car explique-t-il, « selon l’histoire, je peux représenter la situation sécuritaire que vit la province de l’Ituri. Mais si j’essaie de le faire, l’Etat peut s’apprendre à moi. Cela peut me poser de problème, et après la famille doit perdre de l’argent, c’est ce dont on a peur ».
Outre cette question, c’est aussi le problème de la prise en charge ou encore le manque de moyens financiers pour y arriver. « Pour faire le tableau de sensibilisation, il nous faut de financement », insiste Kisaka Décor.
Quid de Kisaka Décor ?
Le nommé Kisaka Nobirabo, est né le 29 Juin 1996 à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri. Ce jeune peintre a grandi à Komanda (Irumu) à plus de 70 Kilomètres de Bunia où il a fait ses études de 2004 à 2018.
Ayant vécu non seulement en Ituri, Kisaka Décor A2, en technique sociale a passé une partie de sa vie au Kivu pendant la période de la guerre interethnique avant de revenir définitivement à Bunia.
Désormais connu en Ituri jusqu’aux petits enfants, la guerre rend la vie difficile. Elle empêche le déplacement à l’intérieur de la province notamment dans les territoires.
Ce qu’il faut retenir de son évolution
« Personnellement je fais le dessin et toutes les catégories de décoration et de designe. Il y a longtemps que j’ai commencé cette activité, mais le mal est que je n’y avais pas trop de concentrations. C’est depuis 2006 jusqu’à maintenant je suis très concentré à mon travail », renseigne-t-il sur son parcours.
En suit, a-t-il précisé, « ma concentration a commencé réellement en 2020 parce que ceux qui ont commencé après moi ont beaucoup évolué et cela m’a donné de courage bien qu’avant je ne l’avais pas pris en considération. Depuis que j’ai commencé ce boulot sérieusement, je suis devenu autonome. Dans le temps je vivais chez mon frère mais aujourd’hui je suis chez moi », révèle Kisaka Décor.
Parlant de son engagement avec le CICR, ce peintre indique que dans son tableau, il est en train de reproduire des dessins qui expliquent pourquoi le CICR parle avec le porteur d’armes.
Pourquoi alors le CICR parle avec les porteurs d’armes ?
Pour comprendre les besoins humanitaires des habitants de ces régions et y répondre, le CICR tente d’instaurer un dialogue avec les groupes armés et d’évaluer les services humanitaires auxquels les gens ont accès.
Notre personne en étude, affirme qu’auparavant, elle-même ne savait pas le mandat du CICR. Mais à travers le tableau qu’il produit pour lui, elle confirme y avoir l’idée avant d’émettre son vœu.
« Si le CICR a de moyens, nous avons besoin de soutien. Aux autres peintres, ils doivent se concentrer, ce métier peut nous amener plus loin », pense-t-il.
Daniel Alithum