Face à la montée de la criminalité urbaine à Bunia ces derniers temps, la population semble adopter un chemin : se rendre justice elle-même. Une pratique découragée, la collaboration avec les services de sécurité, dont la police et l’armée, est recommandée.
En l’espace d’une semaine, des dizaines de cas de banditisme ont été enregistrés dans la ville de Bunia. Les quartiers Mudzipela, Hoho, Simbilyabo, Nyakasanza sont les principaux touchés. Une insécurité inquiétante qui bouleverse le quotidien des habitants de cette capitale de la province d’Ituri.
« On en a marre », lâche monsieur Baraka, un père de famille. « Nous avons peur la nuit, même de sortir dehors », a dit à buniaactualite.cd, ce samedi 23 mars 2024.
Aux quartiers Bigo et Mudzipela, 2 présumés bandits ont été lynchés dans une série de cas de justice populaire et un autre sauvé de justesse. Il en est sorti grièvement blessé. Les faits remontent à la nuit du jeudi au vendredi 22 mars.
Des personnes suspectées, accusées d’avoir procédé au cambriolage des maisons dans ces coins de la ville ont été prises pour cible, à tort ou à raison.
Décourageant cet acte, le chef du quartier Mudzipela Benjamin Balinda insiste sur la collaboration entre la population et les services de sécurité qui sont censés s’occuper des présumés bandits, avant le transfèrement de leurs dossiers devant une instance judiciaire habilitée.
Dans l’entre-temps, le commandant urbain de la police ou encore la mairie n’ont pas encore réagi face à la hausse de la criminalité et éventuellement proposé des éventuelles dispositions pratiques prises. Il faut tout de même reconnaître que dans leurs sorties médiatiques, ils ont toujours insisté sur la participation active de la population dans sa propre sécurité, notamment avec la dénonciation des suspects.
Rédaction