Sur un total de 202 détenus concernés, les responsables de la prison centrale de Bunia ont remis en liberté 129 parmi lesquels 9 femmes, ceci en application de la grâce présidentielle accordée le 30 juin dernier par le Chef de l’État Félix Tshisekedi.
La cérémonie de leur libération s’est déroulée ce 18 juillet 2020, en présence de l’avocat général, représentant le procureur général près la cour d’appel de l’Ituri.
Les premiers bénéficiaires de cette libération sont principalement ceux de la juridiction civile, ayant uniquement commis des faits bénins : abus de confiance, vols simple et qualifié, etc. Ceux d’autres infractions considérées assez graves, sont exclus de cette mesure gracieuse.
Prochaine étape, 73 autres détenus de la juridiction militaire qui sont déjà listés. Donc, au chef-lieu de l’Ituri, Bunia, un total de 202 pensionnaires seront d’ici là en liberté.
Situation qui arrive en pleine crise sanitaire de la Covid-19, où des nouveaux cas ne cessent d’augmenter en Ituri.
Cependant, pour le major Camille Nzonzi, directeur de la prison centrale de Bunia, cette vague de libération devra contribuer à la problématique du surpeuplement de cette maison carcérale, à la base d’une promiscuité extrême.
« Vous savez tous que cette prison n’a été construite que pour une capacité d’accueil de 220 personnes, mais on a plus de 1400 ici. Je demanderai aux détenus libérés de s’amender, d’éviter de retourner encore en prison » a-t-il exprimé.
Même position partagée par le ministre provincial des droits humains, représentant le gouvernement provincial. Madame Espérance Musafiri n’a pas, en outre, manqué de lancer un appel aux personnes de bonne volonté d’apporter une assistance aux détenus.
« Nous appelons à la mobilisation de tout le monde pour l’assistance en faveur des prisons. Nous sommes également conscient que cette responsabilité est du gouvernement » a a-t-elle indiqué au cours de son allocution, dans des propos recueillis par buniiaactualite.com.
Au-delà de la surpopulation carcérale, la prison centrale de Bunia fait face, ces derniers mois, à une pénurie alimentaire sans précédent. Pas de nourriture ni de médicaments suffisants pour les détenus, chose qui inquiète au plus haut point, le directeur de cette prison craignant des conséquences néfastes dans les prochains jours.
David Ramazani