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    Dans une province secouée par l’activisme des groupes armés, auteurs de plusieurs violations des droits humains, une autre problématique semble passer inaperçue en Ituri. Il s’agit bien de violences conjugales. D’une manière ou d’une autre, plusieurs femmes sont victimes de ce fléau.

    Ces violences sont de plusieurs ordres, mais les victimes sont, très souvent, sans mot. Elles sont silencieuses et ne dénoncent pas, a constaté buniaactualite.cd

    Interrogée, madame Jeanne Djangusi, cheffe intérimaire du bureau genre en territoire de Djugu, estime que la non légalisation de l’union conjugale est parmi les principaux facteurs favorisant cette situation.

    Nos difficultés parfois de trancher le problème de la vie conjugale sont dû en union libre. Alors, il est très important aux personnes vivant en concubinage d’officialiser leur union ”, a-t-elle indiqué, signifiant que plusieurs couples vivent sans pour autant passer devant l’officier de l’Etat civil pour le mariage légal.

    L’autre facteur majeur est l’ignore par les épouses et leurs époux sur les différents droits des femmes dans un foyer. Madame Jacqueline Malosi, révèle que cette province de la RDC est profondément confrontée à ce fléau.

    La violence conjugale c’est le pain quotidien de la femme de ménage dans la province de l’Ituri. Sous toutes ses formes : la violence physique où elle est battue, psychologique où elle est minimisée, le stéréotype orienté vers elle, des préjugés pour dire qu’elle est moins intelligente, violence sexuelle, abandon par le mari, parfois on interdit à la femme de jouir des biens produits ensemble ”, a expliqué cette responsable du Forum des mamans de l’Ituri, FOMI.

    Face à cette situation, les femmes et filles ituriennes doivent faire l’effort de connaître leurs droit, devoirs ainsi que leur pouvoir. En cas d’ignorance, souligne Mme Malosi, elles doivent “ approcher celles qui ont déjà connaissance des lois promouvant légalité de l’homme et la femme où encore s’adresser auprès des différentes structures des femmes ”, conseille-t-elle.

    Pour maître Safi Moseka, avocate au barreau de l’Ituri, tous ces cas énumérés ci-dessus sont rarement soutenus devant la justice puisque les victimes préfèrent se taire. Elle appelle à la dénomination.

    Tant que les bourreaux ne sont pas punis, ils n’arretront jamais. A tout ceux qui pratiquent ces actes, soyez informés qu’ils sont punissables par la loi ”, prévient-elle, exhortant les victimes à adopter une culture de la “ dénonciation ”.

    Au niveau des cours et tribunaux en province de l’Ituri, peu sont les dossiers sur les violences conjugales qui atteignent les instances judiciaires.

    Au delà de la violence conjugale, la femme iturienne est aussi victime de violence familiale, longeant sur la discrimination basée sur le genre d’une part, et d’autre des us et coutumes réduisant la considération de la femme.

    Sur la liste des cas de violences conjugales, une femme a récemment perdu la vie en territoire d’Aru, victime de maltraitance et torture de la part de son propre époux. Malheureusement, comme nombreuses d’autres, elle vivait dans une relation non officialisée devant l’Etat civil. Quoi qu’il en soit, la femme mérite protection et respect, car étant la source de la vie et la première éducatrice dans chaque famille.

    Aimerance Ndjive

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