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    Mardi dernier, trois jeunes garçons ont été tués dans le quartier Majengo au nord de la ville de Goma au Nord-Kivu. Derrière ce meurtre, un militaire de la Garde républicaine des Forces armées de la République démocratique du Congo était pointé du doigt, après une colère exprimée par des jeunes qui avaient barricadé la route Majengo-Kilijiwe pour protester cet acte.

    Depuis, le maire a annoncé l’arrestation de l’auteur de ce triple meurtre, mal digéré par la population. Dans une procédure en flagrance vendredi, la Cour militaire de garnison de Goma poursuivait de présumés auteurs.

    La peine requise par le ministère public à l’encontre des militaires poursuivis dans ce dossier ne tombe que sur l’un. En effet, le tribunal militaire a prononcé la peine de mort à l’égard du soldat de deuxième classe Djodjo Endondo.

    « Nous le condamnons à la peine de mort pour un triple meurtre commis dans le quartier Majengo », sentence prononcée par le capitaine magistrat Byamungu Munanira, président du tribunal. À ceci, le condamné en solidarité avec l’État congolais devra débourser 100 mille dollars américains, dont pour les parties civiles, composées de Ngwasi Balume et Kakule Mutwangirwa.

    Cette peine est un exemple éloquent. Néanmoins, les meurtres continuent en toute quiétude dans la ville de Goma. Des corps sans vie sont découverts de gauche à droite, dont deux vendredi matin, autour de la cathédrale en construction dans le quartier Kyeshero vers Kituku.

    Ce samedi matin, un motard a été fusillé autour de 11 heures par ses deux clients en tenue militaire vers Nyabushongo dans le quartier Ndosho en commune de Karisimbi. Ceux-ci se sont volatilisés dans la nature. Peu avant, un autre jeune avait subi le même sort dans le quartier Katoyi dans la même commune. Néanmoins, son bourreau a été maîtrisé par ses pairs et remis entre les mains de la justice militaire. Dans cette soirée, une autre personne a été tuée et un blessé par balle au niveau d’Afia Bora. Le militaire auteur a également été tué, alors qu’il disputait son arme avec des jeunes après avoir saisi une moto.

    Le braquage de mercredi dernier, à l’entrée du président, près du cabinet du gouverneur, résonne encore dans les esprits. Trois personnes, dont la jeune fille Sylvie, ont été lâchement abattues autour de 17 heures 30 dans une Jeep noire et de nombreux blessés. Le maire a indiqué que les coupables étaient déjà aux arrêts, mais cette version ne convainc personne d’autre à part l’autorité urbaine. La population veut voir ces présumés présentés et jugés après cet acte.

    La ville de Goma est à ce jour une ville où les mesures de précaution proposent la rédaction d’un testament avant de quitter le toit familial. Le destin est assombri, l’avenir est anéanti par des personnes porteuses d’armes qui circulent librement, se faisant passer pour des Wazalendo pour commettre l’inimaginable.

    Pour stopper cette hémorragie, le gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Chirimwami, a annoncé vendredi l’interdiction de circulation d’armes par des Wazalendo dans la ville de Goma et plus loin, l’éloignement des états-majors des endroits habités par des populations et des milieux occupés par des déplacés de guerre.

    Guerschom Mohammed depuis Goma

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