L’ambiance était effervescente à l’espace vert de Kiriku en plein centre ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, le 17 février 2024.
L’outfit sur mesure pour les uns, le look généralement descendu, costard-cravate, hairstyle… tout était réuni pour une soirée de gala.
Une activité organisée par le Conseil provincial de la jeunesse pour la cohésion sociale et l’unité des jeunes de l’Ituri Loin de là, c’était aussi l’occasion de la mise en lumière des jeunes talents, comme par exemple ceux de la musique.
Cette soirée de gala, la première organisée par le comité Deo Bungamuzi, s’inscrit dans une démarche résolument proactive. Sa visée est double : renforcer la cohésion et l’unité et offrir un espace d’expression pour les jeunes. C’était bien plus qu’un simple événement culturel.
« La soirée d’aujourd’hui devrait envoyer un message que tous les jeunes de l’Ituri sont unis en dehors du communautarisme, peu importe la provenance », rappelait Deogratias Bungamuzi, président du conseil provincial de la jeunesse abordé tard dans la soirée par buniaactualite.cd.
Objectif atteint, il réaffirme le soutien de la jeunesse aux forces de sécurité et de défense, mais aussi aux autorités provinciales, qu’elles appuient nos activités ou pas.
Valoriser les pratiques culturelles comme outil de remobilisation et s’en servir pour repartir sur des bonnes bases, une thématique qui a inspiré le ministre provincial honoraire Pascal Kakoraki.
Convié à ce rendez-vous, cet ancien élu du territoire d’Irumu a entretenu l’audience sur « les vieux souvenirs entre les communautés ». Des bons vieux temps que la jeunesse semble ignorer à l’air du numérique, à l’air des réseaux sociaux, à l’air de la manipulation.
N’est-il pas possible de revenir aux bons souvenirs entre les communautés ? N’est-il pas possible de réparer les liens cassés hier ? Pour Kakoraki, la réponse est « oui ». Au-delà de ça, il pense que de multiples actions doivent être menées comme la promulgation de l’ordonnance-loi n°23/010 portant sur le Code du numérique, promulguée le 13 mars 2023, l’éducation à la citoyenneté et autres.
Le vivre-ensemble, c’est aussi à travers la musique : La sœur Rachel Masika Mali, J-Five Matete, Paulin Ilapa, Jeune Soldat, Raphaël Baby aka Bundi Boy, Rose’B… ont rendu la fête encore plus totale par leurs voix, leurs guitares, leurs mélodies, leurs textes.
Voir les groupes armés locaux revenir à la raison et faire la paix, le déclic du développement reste le souhait des Ituriens. Peu importe comment y arriver, le résultat est tant attendu depuis lors. Mais ce qui est sûr, l’effort de tous, l’engagement collectif, serait le chemin le plus court pour y aboutir, pensent les observateurs.
Verite Johnson