Les “jeunes talents” remplissent la ville de Beni. Mais il est rare d’entendre parler d’un artiste Benicien dans les provinces, autre que celle du Nord-Kivu. Pourquoi ?
D’après Benjamin Asimoni, vice-président du conseil urbain de la jeunesse qui est conscient du problème, plusieurs facteurs entrent en jeu, notamment le manque des studios répondant aux normes, qui ne permettent pas la réalisation de bons clips, le manque d’une maison de production des artistes et d’industrie culturelle, le manque des mécènes et autres.
” On n’a pas de bons studios, et en audio et en vidéo. Il y a des jeunes qui sont potentiellement réalisateurs, mais sans matos de bonne qualité. Nous n’avons pas des labels, zéro maison de distribution des contenus artistiques et il n’y a pas vraiment moyen de faire consommer nos artistes, même sur le plan local. On n’a pas aussi de centre culturel “, déplore le responsable de cette structure juvénile, souvent très impliqué dans le domaine culturel en ville de Beni.
Le domaine de l’art doit être organisé
Jeff Sudi, un de plus anciens opérateurs culturels de la ville de Beni estime que le domaine de l’art en ville de Beni, est très dispersé et non organisé, ce qui ne permet pas aux artistes de faire parler d’eux, au-delà de la région du Kivu.
“Le problème dans la culture Benicienne, est subdivisé à trois parties. Le premier, est que les opérateurs culturels ne sont pas unis, chacun fait les choses de son côté. Au deuxième niveau, le problème réside au niveau des centres culturels. Il n’y a pas des centres culturels et maisons des jeunes en ville de Beni. Le troisième problème, est le manque des mécènes“, fustige Jeff Sudi, dans une interview accordée à buniaactualite.cd
Toutefois, cet opérateur culturel note plusieurs avancées dans ce sens pour leur permettre de pallier ce problèmes, parmis lesquelles se trouvent le festival Tumaini et le collectif Ben-Art.
Que font les opérateursculturels pour inverser la tendance ?
Le domaine culturel souffre en ville de Beni, mais les artistes ne baissent pas les bras. Ils continuent à mener des plaidoyers et cherchent a s’organiser.
“On essaye de mener des plaidoyers au sein de l’Institut français de notre province, du gouvernement provincial et la mairie de Beni. On mène ces plaidoyers, pour démontrer que la culture de Beni peut apporter des solutions aux problèmes de paix“, conclut Jeff Sudi.
Certains artistes de la ville de Beni ont fait parler d’eux au-delà du Kivu, surtout dans le domaine musical, le cas le plus récent est de Tata Charles, qui a produit une chanson avec l’artiste musicien Fere Gola et le groupe musical Street league music (SLM), et qui multiplie des collaborations avec les artistes de l’Afrique de l’Est.
Samuel Isenge