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    « C’est un long processus qui aboutit », une forte délégation de la Cour pénale internationale (CPI) et du fonds au profit des victimes (FPV) a renfermé le mercredi 24 avril la page Germain Katanga par une cérémonie symbolique de clôture de réparation des victimes dans l’affaire du procureur de la CPI contre cet ancien seigneur de guerre.

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    Dans la salle, dès le premier regard, l’on se fait des idées : des regrets sur plusieurs visages, de l’espoir sur d’autres. Un acte qui se comprend et qui a un sens. Le 24 février 2003, plusieurs dizaines de civils ont été victimes d’une attaque attribuée à la milice du Katanga. Le massacre après lequel cet actuel officier des FARDC (après avoir purgé sa peine) a été reconnu coupable pour avoir facilité et coordonné l’approvisionnement de cette milice.

    La cérémonie est historique. C’est la première du genre qu’accueille l’Ituri, une province où les crimes n’ont pas cessé jusqu’ici. Franchir cette étape, un motif de satisfaction pour Deborah Ruiz Verduzco, directrice exécutive du Fonds au profit des victimes.

    Elle est à la tête d’une forte délégation qui séjournait au chef-lieu de la province depuis la veille. Ambassadeurs d’Allemagne, de l’Union européenne auprès de la RDC, celui du Sénégal auprès des Pays-Bas, le chef de mission adjoint de l’ambassade des Pays-Bas auprès de la RDC, le juge de la CPI, vice-président du FPV, etc. Des hautes personnalités sont réunies pour cette cause.

    Mentionnée par Ramatoulaye Ba Faye, ambassadrice du Sénégal auprès des Pays-Bas, cette cérémonie était aussi l’occasion de commémorer ces victimes et de leur donner l’espoir d’un avenir meilleur où la justice, la réconciliation… sont en avant-plan.

    L’ordonnance de réparation de 297 victimes de Germain Katanga, par la chambre de première instance II de la CPI, était salutaire en Ituri dès le départ. Encore plus aujourd’hui après sa matérialisation.

    Pour le lieutenant général Luboya N’Kashama, gouverneur de province, cette cérémonie qui « vient essuyer les larmes des victimes » est « interpelatrice ». Du côté des victimes, le mal est réparé, mais l’histoire n’est pas oubliée.

    « J’avais 15 ans. Quand on était attaqué, on s’était dispersé. J’avais perdu plusieurs membres de ma famille. Sur ma route, j’avais vu ma sœur blessée. J’avais tout tenté pour m’en fuir avec elle, malheureusement elle était gravement blessée. Pas loin, j’avais même croisé mon père, mais je ne pouvais rien faire. C’est probablement là-bas que lui aussi était tué », a témoigné l’une des victimes de Bogoro. Toute la salle se refroidit quand elle fond en larmes aux côtés de certaines autres victimes qui ont fait le déplacement.
    André Katalaho Tamumara, chef du secteur Bahema Sud, est aussi présent à Rehema Plaza où se déroule la cérémonie symbolique de clôture de réparation.

    Taylor Lubanga Muambi était porteur du message d’espoir. « Les crimes ne resteront pas impunis », rappelle ce point focal chargé du suivi de la coopération avec la CPI auprès de la présidence de la RDC.

    « Les victimes ne doivent pas se sentir abandonnées », a-t-il déclaré dans les propos recueillis par buniaactualite.cd. Pour lui, la réparation, c’est bien, mais le rétablissement de la paix et de la sécurité, c’est encore mieux.

    Katanga a été personnellement tenu responsable par la Cour basée à La Hâte en mars 2017 du paiement d’un million de dollars pour réparer les préjudices. Après avoir purgé sa peine, cet ancien seigneur de guerre sert maintenant sous les drapeaux de la RDC comme l’un des officiers FARDC.

    Verite Johnson

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