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    Amuli Bahigwa Dieudonné est un nom rutilant au sein des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la police nationale congolaise (PNC). Envoyé à la retraite en avril 2023, il a un parcours d’un grand : 44 ans de services sous le drapeau dans l’armée et la police. Ancien commissaire général de la PNC, il a pris sa retraite avec le grade du commissaire divisionnaire en chef, l’équivalent du Général d’armée, le plus haut grade dans la police en République Démocratique du Congo.

    La rédaction de buniaactualite.cd a rencontré ce fils iturien lors d’une conférence de « cohésion pacifique dans la province de l’Ituri », animée ce 27 novembre 2023.

    Une dizaine de journalistes sont invités pour la cause : au dernier niveau de l’hôtel Byak avec une montée à couper le souffle, chaises placées en rang d’oignon, caméras au garde à vous, … le voilà arrivé.

    Veste bleue, fondue verte, sunglass, montre noire, la fraîcheur d’un homme aussi vieux au visage souriant… voilà à quoi ressemble l’un des cofondateurs du MLC. Pour l’honneur, toute la salle est debout pour l’accueillir sur demande du protocole. La conférence peut commencer !

    Porteur d’un message de paix, l’homme qui a fait tous les échelons n’avait pas que ça à dire. Surtout son parcours élogieux est captivant et la salle qui, au-delà des journalistes, compte des membres des couches de la société civile, veut écouter sa succes story (récit de la réussite).

    Né et grandi en Ituri, l’une des provinces de l’Est de la RDC, Amuli Bahigwa s’inscrit volontairement au concours d’admission à l’académie militaire. Il y sort à 1979 avec le grade de sous-lieutenant.

    À un parcours jusqu’au sommet (le plus haut grade), il est dans tous les échelons : chef de peleton, chef de compagnie, chef de brigade, des opérations à l’état major… Il est le premier parmi les 180 autres de sa promotion de devenir un Général.

    Breveté de la formation Commando à Kotakoli, Bahigwa, diplômé à Boga (territoire d’Irumu), voulait devenir pilote, une filière aux abonnés absents au pays à l’époque. Bonne nouvelle pour lui, il est aligné sur une liste des militaires qui vont étudier en Italie. Malheureusement, la bourse est supprimée.

    Occasion ratée, Dieudonné Amuli Bahigwa s’oriente à l’administration militaire par la suite avant d’être affecté comme chef de peleton à la division spéciale présidentielle (DSP), une unité militaire d’élite créée par le président zaïrois Mobutu Sese Seko en 1985 et chargée de sa sécurité personnelle.

    Commandant compagnie au centre de troupes aéroporté d’où il sortira avec son brevet de para commando, Bahigwa n’arrête pas d’apprendre. Il s’envole à l’école de commandement et d’état major en Israël. Le 1er janvier 1990, à l’âge de 33 ans, il est nommé Major.

    Déjà rattaché à Mobutu, il y a quelques années, ce fils iturien, grandi à Badiya près de Nyakunde (territoire d’Irumu), est rappelé à nouveau par le président du Zaïre qui s’en va au repos dans son fief de Gbadolite. Nous sommes le 26 avril 1990, soit 2 jours après son discours où il prononçait l’une de ses phrases références : « comprenez mon émotion ».

    5 ans derrière Mobutu (1990-1995), Amuli Bahigwa est récompensé, il devient Colonel, le 1er janvier 1995.

    Amuli: tout d’un grand

    Amuli, une fierté pour la jeune province de l’Ituri, à l’époque, commandant brigade de la deuxième DPS (Kin-Est), est «le dernier commandant de FAZ (force armée zaïroise, actuelle FARDC : Ndlr) a cédé pour l’entrée de l’AFDL à Kinshasa. Ce mouvement chasse par arme Mobutu du pouvoir.

    L’un des co-fondateurs du Mouvement de Libération du Congo, MLC de Jean Pierre Bemba, il est aussi signataire de l’accord de Lusaka qui conduit au « cessez-le-feu » avant le dialogue intercongolais qui débouchera à unifier le pays et l’armée avec notamment 1+4 (un président avec 4 vice-présidents).

    Après l’unification de l’armée (d’un côté Maï-Maï, MLC, FAC…de l’autre) qui donne naissance aux FARDC, cet officier militaire est désigné chef d’état major de la force navale de 2003 à 2007. Puis chef d’état major général des opérations pendant les 4 prochaines années au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

    Un parcours élogieux oui, mais tout n’a pas été rose pour cet officier. En 2021, il est survivant d’un crash de l’avion Hewa Bora à Kisangani. Un accident qui le conduira en Inde pour les soins appropriés.

    Revenu pendant sa convalescence en Ituri, sa terre natale, il reçoit d’une mission de Joseph Kabila, président de la RDC à l’époque. Il s’agit d’entrer en contact avec la vieille milice de la FRPI qu’il réussit à rassembler à 3 camps (Kagaba, Gety et Aveba).

    Un processus qui capotera par la suite, malheureusement. Un échec qui conduit de nouveau Amuli, qui est toujours dans les FARDC, à Kinshasa où il va désormais occuper le poste de chef d’état-major général chargé des opérations et renseignements entre 2014 et 2017.

    La PNC, pour un atterrissage en douceur

    “ C’est une retraite honorable, sans tâche ”. Au micro de notre rédaction, il ne se cache pas.
    Dieudonné Amuli n’aura servi que quelques années au sein de la police.

    Il y est déversé seulement dans les années 2017 comme commissaire général. 7 ans plus tard, il est mis en retraite avec le plus haut grade du commissaire divisionnaire en chef, l’équivalent du général d’armée. Tout n’est pas encore fini, peut être qu’une autre page d’histoire pourrait encore s’ouvrir pour lui dans la politique …

    Verite Johnson

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