Les relations n’ont jamais été au beau fixe entre le gouvernement provincial de l’Ituri et la presse locale depuis l’avènement au pouvoir du gouverneur Jean Bamanisa Saidi.
L’année dernière, l’Union nationale de la presse du Congo de cette province avait même décrété une « embargo » contre les informations officielles, c’était en guise de protestation contre l’arrestation par la sécurité du gouverneur d’un journaliste, chose que sa corporation avait jugé « d’arbitraire ».
La nouvelle escalade dans cette relation déjà tumultueuse est tombée le lundi 20 avril 2020. Au sortir d’une réunion tenue au centre de coordination des opérations situé dans l’enceinte du quartier général de la 32e région militaire à Bunia, le gouverneur Jean Bamanisa a lancé une mise en garde contre certaines « Radios » qui selon lui « diffusent des messages de la haine », menaçant de les fermer.
« Je peux vous promettre que la seule radio encore qui va faire passer des messages de division sera fermée » a lancé l’autorité provinciale dans une interview accordée à la chaîne nationale la RTNC.
Ceci a provoqué un véritable tollé au sein la famille journalistique de Bunia.
« Au lieu de s’attaquer aux assaillants de CODECO qui endeuillent la province, on veut fermer des radios qui font pourtant bien leur travail » a écrit à chaud Charlie Omba, l’une d’entre eux.
D’autres vont jusqu’à soupçonner Jean Bamanisa de vouloir fermer des radios pour permettre l’implantation de « sa propre chaîne de radio et télévision » qu’il serait entrain de monter, une version difficile à affirmer faute de preuves.
L’annonce du gouverneur Bamanisa a été soutenue par son porte-parole au cours d’une émission animée dans une station locale.
Pour Janvier Egudra, son gouvernement préfère garder même 2 radios seulement mais qui aident dans le processus de pacification en cours dans les territoires de Djugu et d’Irumu notamment.
Le service de communication de l’armée a, en début de semaine, animé une conférence de renforcement des capacités à l’intention des professionnels des médias pour leur permettre de recouper avec responsabilité les informations dans une zone en guerre.
La convocation le lendemain du directeur de la radio Canal Révélation de Bunia, Richard Pituwa par le bureau de renseignements de la police n’a fait qu’aggrandir le fossé qui se crée entre les deux parties, nombreux allant jusqu’à attribuer cette interpellation au chef de l’exécutif provincial.
La Rédaction