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    Dans une tribune envoyée à buniaactualite.com, le professeur Chober Agenonga s’est montré très critique envers les différentes initiatives de paix amorcées par le président Félix Tshisekedi en Ituri, province en proie à l’insécurité ces dernières années.

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    Après avoir proclamé l’état de siège dont les résultats tardent à arriver 8 mois durant, le chef de l’État a au même moment envoyé une délégation d’anciens seigneurs de guerre réunis au sein d’une structure dénommée Task Force et conduite par Thomas Lubanga en vue de sensibiliser les groupes de milices à déposer les armes.

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    Deux démarches contradictoires et incohérentes, selon cet expert en sociologie militaire de l’université de Kisangani.

    Voici en intégralité son analyse :

    Le problème est loin d’être le retard pris par la Task Force à Bunia, mais du “bricolage” de l’approche sécuritaire. L’on ne peut négocier avec les responsables des crimes du droit international, à fortiori durant l’état de siège qui vise à les neutraliser et à sécuriser les populations et leurs biens (lire l’exposé des motifs de l’ordonnance relative à l’état de siège).

    Je rappelle que CODECO était déjà sensibilisée par les membres de l’ancienne équipe des seigneurs de guerre Lendu, mais elle n’a pas arrêté de commettre des atrocités, témoignant de la récidive de sa part.

    On a, par ailleurs, décrété l’état de siège qui devait permettre d’envoyer ces criminels en enfer, mais sans y parvenir, CODECO étant devenue plus active qu’avant.

    Après le faible succès de l’état de siège, on recourt encore à une mission de sensibilisation ou de dialogue dont les membres avaient fait partie de la mission précédente et dont on connaît le résultat jusqu’à ce jour.

    Or, CODECO d’aujourd’hui semble plus rebelle et moins conciliante que celle du hier.
    A travers ses déclarations, elle a systématiquement botté en touche la mission de Task Force dont elle renvoie chaque membre négocier avec les milices de sa communauté.

    Cela s’est amplifié à travers la dernière déclaration par laquelle CODECO prétend être la cible des opérations conjointes FARDC-MONUSCO et Zaïre, ce qui me paraît bien ridicule de narguer toutes nos institutions voire la communauté internationale.

    En outre, négocier pendant l’état de siège signifie que les opérations de traque contre ces rebelles a échoué et que le gouvernement a capitulé face à une bande des criminels sans foi ni loi, au risque de se croire invincibles pour s’imposer à l’instar de la FRPI qui a signé un accord de paix le 28 février 2020 avec le gouvernement de la république, mais dont les clauses sont révoltantes.

    Bref, il faut repenser la chaîne de commandement de l’armée, donner plus des moyens aux militaires déployés au front pour qu’ils engagent des frappes ciblées contre les sanctuaires des rebelles qui déstabilisent l’Ituri afin de contraindre leurs combattants à la reddition, renforcer les effectifs militaires et donner du soutenu et des moyens au PDDRC-S pour qu’il s’occupe des combattants qui se rendront aux forces armées.

    La Rédaction

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