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    Le territoire de Djugu continue d’écrire sa triste histoire marquée notamment par des tueries des civils à répétition. Une page noire qui s’enfonce davantage de l’ombre à l’obscurité.

    Une nouvelle attaque, la énième, attribuée aux éléments de la milice CODECO par des sources locales, a été enregistrée l’avant midi du lundi 27 mars 2023 au village Leta du groupement Buku dans la chefferie de Bahema Nord.

    En manque d’aliments, un couple de déplacés parti du site de Rhoo a été tué dans son champ dans cette partie du territoire de Djugu. Information confirmée à buniaactualite.cd par Charité Banza, coordonnateur de cette structure citoyenne au niveau local.

    D’après cet acteur de la société civile, ces mêmes miliciens qui proviendraient de Walendu Pitsi, ont blessé un autre père de famille à hauteur du village Waliba du groupement Utsa.

    Passagers, déplacés,… tout le monde est pris pour cible

    La tuerie des civils est devenue quasiment une « habitude » dans le territoire de Djugu. Et cela n’épargne personne, même pas des déplacés.

    Le week-end dernier, comme personne ne pouvait l’imaginer, 17 civils d’abord pris en otage, ont été exécutés par des éléments de la milice CODECO dans la région de Bambu, précisément à Pesti. Ils ont été enlevés alors qu’ils étaient dans des véhicules en partance pour Mongbwalu, la plus grande entité minière de l’Ituri.

    Une autre embuscade a été tendue par des mêmes assaillants le lundi sur la RN 27, près de Fataki. Ils ont tué froidement 2 militaires, ainsi que le taximan qui les conduisait.

    Une situation qui ne laisse pas indifférent Luc Malembe. Cet acteur politique exige « l’arrestation immédiate » du commandant de l’unité FARDC déployée à Bambu pour son « incapacité » d’avoir empêché que cet enlèvement se produise non loin de sa position.

    Ce cadre de l’ECiDé veut aussi voir une opération militaire urgente être lancée contre la base des miliciens CODECO de Petsi.

    La base de CODECO de Petsi est devenue un véritable camp de la mort. Et ça ne date pas d’aujourd’hui. Nous exigeons une opération pour démanteler cette base. Il y a quoi dans ce camp ?” s’interroge t-il.

    Petsi, il faut le rappeler est la région où des membres de la Task Force dont Thomas Lubanga ont été détenus pendant plusieurs semaines en otage par la même milice CODECO.

    Pour Pascal Kakoraki, c’est « une honte » de voir les signataires des actes unilatéraux de cessation d’hostilités continuer à commettre des exactions.

    des groupes armés qui ont défilé par devant le gouverneur de province en rassurant qu’ils vont adhérer au processus de paix et qui se cachent aujourd’hui derrière certaines revendications qui ne tiennent pas en distribuant la mort ”, regrette cet élu provincial du territoire d’Irumu qui plaide pour des enquêtes afin d’établir les responsabilités de chaque partie dans ces massacres qui constituent un crime de guerre et contre l’humanité.

    Ces derniers mois, même un convoi des militaires FARDC a été pris pour cible dans le même territoire faisant une dizaine de morts dans le rang de l’armée régulière dont des Officiers. Des signes qui classent le territoire de Djugu sur une liste des terres à histoire tumultueuse.

    L’insécurité qui semble touchée presque tous les 5 territoires, plonge la province de l’Ituri de plus en plus dans le chaos. Sur le plan humanitaire, à Djugu comme dans d’autres coins, les conséquences sont visibles : plus d’un million 500 mille personnes déplacées internes et près de 3 millions en Insécurité alimentaire.

    L’état de siège, en vigueur depuis près de deux ans dans cette province, n’a pas encore réussi à stopper ce carnage devenu presque normal. “ Jusqu’à quand la fin de cette situation ignoble ”, s’interrogent de nombreux habitants, visiblement fatigués de cette insécurité « sans fin ».

    Verite Johnson

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