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    Des usagers du tronçon routier Bunia-Mahagi en Ituri dénombrent au total 30 barrières de tracasserie érigées par des militaires loyalistes déployés pour sécuriser la population.

    Sur chacune de ces barricades de fortune, les conducteurs des véhicules et des motos sont obligés de payer en moyenne une somme de 2.000FC avant de franchir.

    « C’est vraiment catastrophique », témoigne un passager interrogé par buniaactualite.com de retour de Mahagi qui décrit un véritable “calvaire” vécu par les transporteurs.

    Pourtant, le prix du ticket pour ce trajet est de 60.000FC par passager, une bonne partie de ce montant est consacré à payer les militaires sur différentes positions stratégiques converties en barrières de perception illicite.

    « Je qualifie ça de l’exploitation de la population par nos propres militaires », tonne notre témoin qui ajoute:
    « Il y a même des barrières où on paye jusqu’à 5.000FC ».

    Tout en comprennant la nécessité de la présence des soldats loyalistes sur cette route en proie à l’insécurité causée par des attaques récurrentes des miliciens, Pascal Ajaruva Wathum, coordonateur du Cercle des jeunes leaders pour la paix et le développement, une structure œuvrant en territoire de Mahagi, invite les autorités de l’Etat de siège à vite intervenir pour régler cette situation.

    « C’est vrai, ils sont là pour garantir notre sécurité, mais nous déplorons et condamnons cette façon de percevoir de l’argent. Ce n’est pas facile de débourser 2.000FC sur chacune des 30 barrières », s’indigne-t-il.

    Déjà une telle situation était observée avant l’entrée en vigueur de l’Etat de siège sur cette route nationale numéro 27 qui ouvre le Congo à l’Ouganda via le poste douanier de Mahagi à plus de 190 km au nord de Bunia. Mais à cette époque, ce sont les rebelles de CODECO qui étaient responsables de la tracasserie.

    Tout porte à croire que le rançonnement des passagers a juste changé d’auteurs, passant des miliciens de CODECO aux hommes des troupes de l’armée loyaliste.

    Pour l’heure, nos efforts pour recueillir la version des autorités militaires n’ont encore payé.

    Verite Johnson

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