Servir sous le drapeau, c’est un rêve qui grandit pour Stéphanie Mbula. Militaire des FARDC de deuxième classe, aujourd’hui elle vit son rêve. Eh oui, les passions sont les seuls orateurs qui persuadent toujours.
Stéphanie Kitsa Talyambindi Mbula a vécu une partie de sa jeunesse à Ottomaber, une bourgade de la chefferie des Walese Vonkutu dans le territoire d’Irumu (Ituri-RDC). C’est de là qu’elle décide de rejoindre le centre de formation de Kitona (Kongo central) en 2021. Elle est secrétaire de bataillon de sa promotion (Dragon Rouge), spécialement du personnel militaire féminin (PMF).
Pour elle, rejoindre l’armée a deux sens : défendre la patrie, parler et écrire pour la patrie. Raison de son vouloir de perfectionner dans l’informatique y compris le journalisme (la caméra).
Née à Badiya (en territoire d’Irumu) de Mbula Muhesi et Kahindo Léontine, Stéphanie voit son rêve grandir quand la souffrance s’accroît dans son environnement. Menaces répétées des rebelles étrangers conduisant aux tueries, incendies des maisons… Le cas de Walese Vonkutu où elle vit à ce moment-là. Même si, toute petite, elle a toujours voulu servir sous les drapeaux.
Diplômée au complexe Scolaire Musayi (Beni-Nord-Kivu), elle est opératrice de saisie dans le département de nouvelles technologies des informations et communications au sein de la presse militaire, SCIFA (service de communication et informations des forces armées).
Dans une interview exclusive à buniaactualite.cd ce dimanche 28 janvier 2024, à cœur ouvert, elle parle de sa passion de servir sous les drapeaux.
Bunia Actualité (BA): Merci d’avoir accepté notre invitation, Stéphanie est mariée ou célibataire ?
Stéphanie : Merci. J’ai eu un enfant garçon avant de m’engager. Mon garçon je le considère comme mon identité si je mourais dans l’armée.
BA: Depuis quand t’es dans l’armée ?
Stéphanie : Depuis 2021. C’était par recrutement. Je suis passée par le centre de recrutement de Kitona/Congo Central. J’ai été Secrétaire de bataillon de notre promotion qu’on appelait Dragon Rouge , une promotion de 864 personnes militaires féminin PMF. Nous étions formées que des femmes.
BA: après la formation, qu’est-ce que t’es devenue ?
Stéphanie : Je suis soldat de deuxième classe, comme fonction, je suis opératrice de saisie dans le département de nouvelles technologies des informations et communication au sein de la presse militaire SCIFA, service de communication et informations des forces armées.
BA: Tes parents, c’était quoi leur réaction, quand tu leur a dit que tu rejoins l’armée ?
Seph : Malgré que je sois venue dans l’armée après la mort de mes parents, la majorité de ma famille était d’accord avec moi, parce que j’avais eu le temps de la parler de mon départ bien avant. Mon Père ne le savait pas car il était mort quand j’avais 12 ans mais ma maman était au courant malgré sa mort avant mon départ. Elle m’avait béni avant sa mort
BA : Finalement, qu’est-ce qui t’as motivée pour y aller ?
Steph : Je ne suis pas venue dans l’armée pour prendre ma revanche. Depuis toute petite, je rêvais d’être militaire. Peu avant, j’avais demandé à Dieu de me montrer un bon travail où je ne signerai pas un contrat à une durée.
Dans l’armée, c’est l’assurance pour toute une vie. Même si tu mourrais, tes enfants hériteront du numéro matricule (…). Je ne suis pas venu dans l’armée parce que j’ai manqué de boulot non. Pour moi, c’est le destin, la passion.
Au-delà de ça, j’étais motivée par la souffrance chez nous à l’Est. Je me suis dit, est-ce que sont les hommes seuls qui peuvent terminer la guerre chez nous ? La réponse c’est non. Même nous les femmes aussi nous sommes concernées et voilà je me suis engagée.
BA: avez-vous une expérience de guerre ?
Stéphanie : non
BA : aux femmes qui aimeraient suivre tes pas ?
Stéphanie : Le message aux jeunes filles est qu’elles prennent courage de venir travailler sous le drapeau, la sécurité n’est pas assurée seulement par les hommes nous sommes aussi concernées.
BA : Merci et bon vent à toi
Stéphanie : Merci
Verite Johnson