L’avocate Debora Kayembe est l’une des figures de proue : Docteur en Droit, elle est la première femme noire à être élue « Recteur de la prestigieuse Université d’Endiburg » en Ecosse, au Royaume-Uni et, la première Africaine a voir son portrait érigé à la « Royal Society of Edimburg » en hommage à ses réalisations.
Née à Kinshasa des parents originaires du Haut-Katanga, cette avocate spécialisée dans les droits humains et militante politique ne reste pas indifférente face à ce qui se passe dans son pays qu’elle a quitté depuis plus de 20 ans pour « sa sécurité ».
A l’époque, elle demande l’asile au Royaume-Uni et y fonde une famille. Mais Debora Kayembe Buba Feza est rejetée par le Barreau anglais, son diplôme n’étant pas reconnu. Elle s’installe en Ecosse, et se spécialise comme avocate dans les dossiers des droits humains. Là, elle siège aussi au conseil d’administration du Conseil écossais pour les réfugiés.
Entre l’amour et la haine, l’avocate au Barreau de Kinshasa depuis 2000, a dû surmonter d’énormes défis et cela même après son élection au rectorat de l’Université d’Endiburg, l’une des plus prestigieuses au monde.
Au-delà d’annoncer son retour au pays, elle prévoit créer son propre parti politique pour competir aux élections de 2028. La crise dans l’Est de la RDC, l’état de siège « sans résultats escomptés », l’attaque contre les opposants congolais, les prochaines élections, son élection au Rectorat de l’Université d’Édimbourg… à cœur ouvert, Docteur Débora Kayembe se confie en exclusivité à buniaactualite.cd et congoprofond.net.
Bunia Actualité & Congo Profond : Bonjour et bienvenue. De prime abord, félicitations pour le poste que vous occupez !
Dr Deborah Kayembe : Merci beaucoup, c’est très gentil, merci !
Avant d’arriver où vous êtes aujourd’hui, il y a certainement eu des hauts et des bas. Et de cette occasion, est-ce que vous pouvez prendre quelque temps pour nous raconter les premières lignes de votre histoire ? S’il fallait regarder un peu dans le rétro ?
Deborah Kayembe : Je voudrais ici regarder à rétro les difficultés auxquelles j’ai fait face, c’était parce que j’étais une congolaise. C’est parce que j’étais une femme noire et surtout parce que j’étais une mère célibataire. Ça, ce sont des difficultés qui ont marqué ma vie plus que partout ailleurs où je suis passée. La congolaise que je suis, avant de devenir recteur de l’Université Édimbourg, je devais me justifier pourquoi j’étais congolaise. Je devais tout le temps défendre l’éducation qui m’avait été donnée en RDC. Je devais prouver qu’en tant que femme noire, j’ai la même valeur que toutes les autres femmes sur cette terre et cela a été marqué par les réalités de ma vie de tous les jours ici au Royaume-Uni. À chaque fois que j’allais chercher un emploi, on me refusait de me donner l’emploi. La raison c’était: “les diplômes que tu nous apportes, les diplômes de ton pays ne sont pas reconnus mondialement. Alors la connaissance que tu as n’a aucune valeur”.
Alors l’exercice que moi j’avais fait moi-même, c’était le fait que j’ai suggéré qu’il pouvait m’embaucher sans salaire. J’ai dit, ne me payez pas. Appelez-moi, écoutez-moi, prenez moi en tant que volontaire. Je me suis décidé à montrer à ces gens-là, c’est dont j’étais capable sans salaire.
buniaactualite.cd & Congoprofond : les roses et les épines, en 2019, vous êtes la première Africaine à voir son portrait érigé sur le mur de la Royal Society of Edimburg en hommage à vos réalisations et contributions. Une année après, vous êtes confrontée à des agressions racistes. C’est quoi cet élément de motivation que vous avez, qui vous dit tout le temps NEVER GIVE UP ?
Dr Deborah Kayembe : En 2019, je crois que c’était la plaque tournante de ma vie, pourquoi ? Parce que vous savez, quand les gens sont habitués à un système qui existe et pendant des siècles, ils se vantent de garder ce système là avec votre intelligence, avec les rejets dont vous avez fait face, vous parvenez à le convaincre ? Intégrez-moi, recevez-moi et quand vous les avez déjà convaincus sur ces points là, ils reprennent et ils vous propulsent.
Ça, c’était la plus grande réalisation pour moi jusque-là parce que je me suis dit là je suis entrée dans un couloir qui va m’amener dans l’autre bout du couloir et à chaque épisode de l’escalier qui monte au premier étage, 2e étages, mais là, je suis entrée dans la salle où il y avait les étages et pour moi, ces étages, ce sont les étages de l’apprentissage de l’autre, l’amour de l’autre, l’amour de la société, l’amour de donner soi-même aux autres. Et quand ce portrait a été érigé, les attaques que j’ai eues, c’était parce que j’ai brisé les liens sacrés de la suprématie blanche. J’ai brisé ça parce que dans cette salle là, il y a 176 portraits, la majorité, 170 portraits des hommes, seulement 4 des femmes, y compris le mien, pour une première fois dans l’histoire d’une institution qui existe depuis 276 ans, ça, c’était plus fort qu’être recteur de l’université d’Édimbourg.
Recteur de l’Université d’Edimburg, c’est l’effectivité du fait que j’ai atteint cet endroit. Les attaques que j’ai reçues entre 2019 et 2021 n’ont fait que montrer au monde la personne que je suis. Tu vois, les gens deviennent sensibles, ils deviennent dérangés, ils se disent, mais pourquoi ? Pourquoi cette femme ici, qu’est-ce qu’elle fait ici? …
buniaactualite.cd & Congoprofond : pour vous, c’est quoi la définition d’une femme ?
Dr Debora Kayembe : La femme est un être égal à tous les êtres sur terre. Il faudra surtout faire la part des choses entre une femme qui est mariée à un homme dans lequel les cultures et les sociétés définissent leur mariage. Vous avez dans la société britannique la définition du mariage qui est tout à fait différente de la société congolaise qui définit les mariages comme étant le mari est le chef de la famille. Dans d’autres sociétés du monde, c’est très différent et moi je me dit toujours, il faudrait voir la femme comme un être comme tous les autres, être avec les mêmes capacités de réaliser ce que les autres êtres peuvent faire…
buniaactualite.cd & Congoprofond : C’est en 2021 que vous êtes devenue Rectrice de l’Université d’Edimburg. C’est en Écosse. Vous êtes simplement la 3e femme à occuper ce poste et la première personne de race noire : une fierté et lourde épreuve ?
Dr Debora Kayembe : Je crois que c’est une fierté pour beaucoup de gens, pour ma famille, c’est une fierté. Vous savez, moi je suis née dans les années 70, des générations sacrifiées, où les parents ont fait beaucoup d’efforts pour qu’on puisse avoir une éducation. Mais pour moi, c’est une lourde charge. Vous n’avez aucune idée parce que, je ne dis pas de mauvaises choses contre moi, mais j’essaie d’être légaliste. Il y a des moments où je maudit ce rôle (rire). Parce que ça vient sur moi comme si c’était devenu une sorte de façade pour l’université de monter au monde, quelle n’est pas raciste. Mais en réalité, Debora n’équivaut pas tout le continent africain, il y a tout un continent africain (…) Donc pour moi c’est une, c’est un fardeau, une lourde responsabilité, elle est très lourde, croyez-moi, il y a des détails que je ne peux pas donner publiquement. Tout ce que j’espère c’est parvenir à la fin de mon mandat et réaliser ça, parce que là, j’ai ouvert la porte à tous.
buniaactualite.cd & Congoprofond : 3 ans après, comment ça se passe ?
Dr Debora Kayembe : 3 ans après, comme je l’ai annoncé, le Royaume-Uni attend beaucoup de moi. Beaucoup de personnes ici attendent la concrétisation de beaucoup de choses notamment sur le plan politique. Mais c’est aussi la République démocratique du Congo et l’Afrique en tant que continent. Je prévois un retour en RDC, un retour définitif en 2026, mais d’ici 2026, c’est un processus que je vais suivre. Le processus consistera tout simplement pour moi, à reconnecter avec le Congo profond. Je privilégie surtout les provinces. Je voudrais vraiment aller en province. Je voudrais vraiment connaître les réalités congolaises en province, je voudrais apporter des programmes humanitaires, des programmes de développement social, santé publique durable au niveau des provinces d’abord, je ne vise pas Kinshasa immédiatement (…). Pour moi, je pense qu’il est important de prioriser le Congo oublier, le Congo profond qui sont nos provinces, là où il y a des gens qui travaillent jour et nuit pour construire ce pays et ensuite certainement avoir mon propre parti politique parce que je ne veux rejoindre aucun des partis politiques. Mon propre parti politique et dans ce cas, visez une majorité parlementaire dans les élections en 2028.
buniaactualite.cd & Congoprofond : Sentez-vous soutenue par la RDC ou l’Afrique ?
Dr Debora Kayembe : C’est très timide, je dois avouer que c’est très timide. La RDC, pratiquement, je dois dire qu’ils sont venus seulement lorsque j’ai été installée officiellement en tant que Rectrice le 21 juin. Mais avant ça, il y a eu des contacts vraiment timides entre moi ou même la présidence de la République ou même le pays, mais le peuple congolais est derrière moi, ils ont été, ils se sont érigés comme un mur. Lorsque j’ai eu cette agression avec nos frères du Rwanda, il n’y avait pas seulement les Congolais qui sont venus à mon secours.
buniaactualite.cd & Congoprofond : votre élection comme rectrice de cette Université, ouvre-telle la porte aux congolais de venir ? Ils sont combien actuellement ?
Dr Debora Kayembe : il n’y a pas une présence africaine, même dans la légende, vous avez un total de 61 000 étudiants, pour à peu près 50 étudiants africains. Déjà, c’est très minime, c’est très très très minime. Il y a des étudiants congolais qui sont nés au Royaume-Uni et qui sont parvenus à entrer à Édimbourg il y a des étudiants congolais qui sont nés en Belgique et qui sont finalement entrés à Édimbourg et pour le Congolais, je dois dire, on en a que 2 ou 3, pas plus.
Donc il y a beaucoup de travail à faire par rapport à cela, est ce qu’on va parvenir à amener des étudiants congolais francophones à l’université d’Édimbourg ? Comme vous voyez les curriculum est différent, la langue est différente, la culture est différente. C’est un combat que j’aimerais continuer, même quand je ne suis plus recteur pour donner l’opportunité aux Congolais d’avoir cette éducation. Mais ça sera très très difficile.
buniaactualite.cd & Congoprofond : à quand le retour au pays ?
Dr Debora Kayembe : J’étais déjà au pays au début de cette année au mois de février. d’ici la fin de l’année, je serai à Kinshasa. Tout le monde m’attend à Kinshasa et c’est, surtout pour voir ma famille parce que ça fait beaucoup d’années que je ne les ai pas vues. Mais il y a aussi 2 ou 3 invitations que j’ai déjà reçues sur Kinshasa que je voudrais répondre mais qui n’ont rien à voir avec le gouvernement congolais. Jusqu’à ce jour, moi je n’ai jamais reçu une invitation venant du gouvernement congolais ou de qui que ce soit ou de n’importe quelle institution de la RDC jusqu’à ce jour, au grand jamais. Et je n’en veux à personne pour ça. Ce n’est pas une obligation de m’inviter, vous savez, le pays étant grand, il y a beaucoup de fils dignes qui ont fait la grandeur de ce pays partout ailleurs dans le monde. Si le gouvernement congolais choisit de les appeler et de les honorer eux, parce que j’ai vu certains qui ont été honorés, c’est une bonne chose. Je me dis un jour, peut-être qu’ils penseront à moi, mais ce n’est pas pour moi quelque chose que je dois tenir à cœur.
buniaactualite.cd & Congoprofond : Quel regard vous avez sur l’Est de la RDC, cette partie qui fait face au-delà de l’agression rwandaise à l’activisme des groupes armés locaux et étrangers ?
Dr Debora Kayembe : Une partie très turbulente et une des raisons pour lesquelles j’avais quitté la RDC, il y a maintenant plus de 20 ans, après cette investigation que j’avais faite à l’est de la RDC en mentionnant les noms des personnes derrière cette agression. D’abord c’est un tableau très triste ! Vous n’avez pas seulement les agressions physiques, vous n’avez pas seulement les massacres, vous avez aussi l’exploitation des minerais du territoire. Vous avez aussi la condition précaire des enfants là-bas, la condition précaire de l’éducation à l’est du pays. Vous vous demandez, est-ce que le soutien des organisations internationales dans cette partie de l’Est sont consistants ou c’est simplement une sorte de façade qu’ils sont en train de montrer au monde entier qui sont en train de faire semblant au monde entier. La réalité, c’est que ce qui se passe à l’est est devenu la honte de l’être humain. Que ça soit nous les Congolais, que ça soit les étrangers, que ça soit les organisations internationales, c’est la honte de l’être humain.
Comment est-ce que dans ce monde d’aujourd’hui, une partie sur terre peut avoir des catastrophes successives comme ça ? Où il y a des hors-la-loi où il y a des gens qui meurent tout les jours. Des gens se font arrêter, ne vivent pas en paix. Pendant que nous tous nous savons qu’avec notre capacité humaine nous pouvons mettre fin à ce qui se passe à l’est de la RDC est voulue tant sur le plan national que sur le plan international. C’est ce que moi je pense, parce que s’ils veulent réellement mettre fin à cette histoire, ils auraient dû mettre fin à cette histoire depuis longtemps.
C’est que je ne comprends pas, c’est la maintenance de cette situation précaire. Pourquoi ils veulent toujours maintenir cette situation précaire ? Est-ce qu’ils ne peuvent pas extraire ces minéraux dans l’ordre, dans la paix ?
buniaactualite.cd & Congoprofond : Quel bilan attribuez-vous à l’état de siège, ce régime spécial instauré pour trouver solution à cette situation ?
Dr Debora Kayembe : L’administration militaire doit rester en place s’il donne de bons résultats, tout ce que moi j’ai reçu comme rapport par rapport à l’administration militaire de cette partie de l’état de siège ne marche pas.
J’ai vu des images de mamans activistes qui pleuraient, qui leur disaient allez-vous-en d’ici avant vous, on ne tuait pas autant. Alors, pourquoi l’état de siège alors ? L’état de siège ne fonctionne pas, lever ça ! C’est une perte de temps. Quand ça ne fonctionne pas, il faut arrêter.
buniaactualite.cd & Congoprofond : un message à ces femmes de l’est qui traversent une situation difficile quasi quotidienne ?
Dr Debora Kayembe : Ce qu’il faut dire à ces femmes, ce que la femme congolaise a une potentialité extraordinaire. Premièrement, sa capacité d’endurance est extraordinaire. Vous savez, ils vivent dans un pays où il n’y a presque pas de soins médicaux pour elles , elles continuent à donner la vie. Il n’y a quasiment pas de repas pour elles qui peuvent construire leur corps, il n’y a pas de support psychologiques et ces femmes continuent toujours à se battre pour leur famille jour et nuit. Je vois la femme congolaise que j’ai défini toujours quand je vais partout dans mes conférences comme les femmes les plus fortes au monde. Alors je dis à ces femmes : mesurer la capacité que vous avez mesurez, la force que vous avez quand tout un complot international, semble être mis en place pour vous anéantir, vous et vos enfants, vous continuez toujours à crier haut.
Commencez à connaître d’abord ce que vous êtes comme valeur. Vous êtes extraordinaires. Une seule femme congolaise comme moi on me met dans un contexte approprié, regardez ce que moi je réalise. Alors prenez 10 femmes congolaises, mettez-les dans le contexte que moi je vous dis, les femmes congolaises vont diriger ce monde entier. Et c’est peut-être ça le danger que les gens sont en train de voir, l’intelligence qui se trouve dans ces femmes. Alors mon message pour elles, il y a toujours l’espoir. Ça, c’est un. Deuxièmement, compter sur vous même. Pensez à ce que vous avez utilisé, les capacités que vous avez. Reprenez la force en vous-même et avancez. Ne Regardez ni à gauche ni à droite. Pensez à vous-même protéger vos enfants, protéger vos mariages, protéger vos familles, ne vous distrayez pas et au-dessus de tout protéger votre terre.
buniaactualite.cd & Congoprofond : En RDC, l’actualité c’est aussi les élections. Quels commentaires ?
Dr Debora Kayembe : Ce qui me rend très triste, c’est le fait qu’on est en train de s’attaquer aux opposants politiques d’une manière systématiquement injuste et l’opposition est en train de se couper en morceaux et se faire fragiliser. Je ne dis pas que cela est mauvais, dans la vie politique, ces choses-là arrivent régulièrement. ce que moi je veux voir, c’est que ces élections puissent prendre place.
Mon message n’est pas aux candidats mais au peuple congolais. Si vous votez les personnes qui ne vous ont pas servi, votre souffrance va continuer. Lorsque vous allez dans les urnes, votez pour ceux-là pour lesquels vous pensez qu’ils vont vous donner à vous et à vos familles, un avenir meilleur. Ou si vous connaissez quelqu’un qui a géré ce pays et qu’il a géré dans un état approprié et qui vous a plu, voté pour lui, mais s’il n’a pas fait ça, ne votez pas pour lui. Il vous donne l’argent, prenez son argent, mangez-le, ensuite dans les urnes ne votez pas pour lui. Parce qu’il y a une maladie, des maux d’argent en RDC, maintenant tout se fait avec l’argent, le virus de la corruption atteint même des jeunes de 20 ans, 22 ans, 23 ans. C’est un virus qu’il faut faire partir. C’est ce que moi je voudrais inculquer à notre jeunesse. Je suis arrivé au sommet du monde en tant que réfugié, comme un esclave jusqu’au sommet du monde, sans argent. Parce que j’ai cru en mes capacités intellectuelles et mes capacités personnelles.
Tout le monde doit aller voter, ne vous excluez pas au vote parce que si vous vous excluez au vote, les gens là qui vont voter, ils vont voter pour ceux qui sont de leur côté et votre voix ne sera pas entendue. La participation à la vie politique doit être obligatoire parce que, si vous ne vous occupez pas de la politique, la politique s’occupera de vous, c’est clair.
buniaactualite.cd & Congoprofond : Des jeunes dans les groupes armés en Ituri ?
Dr Debora Kayembe : La réalité par rapport à ces jeunes d’abord, c’est que des programmes de désarmements doivent être accompagnés d’une éducation appropriée. Je ne pense pas que ces jeunes ont eu suffisamment d’éducation pour se préparer à ces désagréments.
Quand je parle de l’éducation, je vois 2 aspects, je vois l’aspect éducatif, scolaire. Est-ce qu’ils sont rentrés à l’école ? Et l’aspect humanitaire, c’est-à-dire ce qu’ils ont à manger ? Ils ont à boire, est-ce qu’ils ont des vêtements ? Les raisons pour lesquelles ces jeunes font ces choses, c’est parce qu’ils ont besoin d’argent.
Il cherche à se nourrir eux-mêmes, ils cherchent à s’occuper de leur famille, ils cherchent à remplir leurs responsabilités sociales. Aujourd’hui, si le gouvernement essaie de voir ces jeunes et de réintégrer, ils doivent leur donner les moyens sociaux pour les intégrer normalement. Mais quand ça n’existe pas, ils vont faire les récidivistes, c’est ça la réalité. Mais aux jeunes, c’est ça mon message. Écoutez, c’est votre avenir, c’est votre pays. C’est votre temps si vous voulez évoluer dans un environnement où vous vivez tous en paix, en harmonie les uns les autres, il faut abandonner ces armes maintenant.
Il faut trouver d’autres moyens pour vous faire de l’argent qui utilisaient les armes. Vous ne gagnez rien en tuant vos propres communautés.
Merci !
Interview réalisée par Verite Johnson