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    Après une brève accalmie, la province de l’Ituri est de nouveau secouée par l’activisme des groupes armés locaux et étranger. En l’espace de seulement 10 jours, plusieurs dizaines de civils ont été tués et d’importants dégâts matériels enregistrés dans les territoires d’Irumu, de Mahagi et de Djugu.

    La semaine du 10 au 20 décembre 2022 a été très « sombre » et « sanguinaire » pour plusieurs centaines de familles en Ituri, province sous état de siège depuis mai 2021. S’appuyant sur des sources concordantes, buniaactualite.cd a comptabilisé plus au moins 84 civils tués dans ces 3 territoires.

    ADF, des tueurs de la population d’Irumu

    Malgré l’existence de la coalition FARDC-UPDF qui est censée combattre les ADF dans le territoire d’Irumu, ces terroristes ne cessent d’endeuiller plusieurs familles de cette partie du Nord-Est de la République démocratique du Congo.

    Du 10 au 20 décembre, ils ont été à la base de la mort d’au moins 46 civils, rapporte la coordination territoriale de l’Organisation de défense des droits de l’homme « Convention pour le respect des droits humains » CRDH, antenne d’Irumu.

    La chefferie de Walese-Vonkutu est la plus touchée de toutes les entités de ce territoire du sud Irumu. Le 19 décembre, ces rebelles ont mis fin à la vie de 12 civils, pendant qu’une vingtaine d’autres corps des personnes tuées au cours de la semaine du 12 décembre ne sont pas toujours enterrés dans les villages d’Otomabere, Epanza, Kazaroho, Ntume et Mangwalu. A cela s’ajoute 2 civils tués au village Malaya.

    La dernière attaque documentée, celle du 19 décembre 2022 dans le village d’Otomabere, fait état de 12 civils tués dans leurs champs, rapporte la même organisation de défense des droits humains. Des chiffres non encore confirmés par des sources officielles dans la région.

    CODECO et Zaïre Mazembe pointés du doigt à Djugu et Mahagi

    Dans un message de l’administrateur militaire du territoire de Mahagi sur la situation sécuritaire dans certaines des entités de cette partie de la province de l’Ituri, il ressort qu’au moins 28 civils ont été tués du 15 au 19 décembre 2022.

    Le groupe d’autodéfense dit « Zaïre Mazembe » a tué au moins 21 civils, dont principalement des enfants le 15 et 19 décembre 2022.

    La milice CODECO a, de son côté, tué au moins 7 civils et incendié au moins 150 cases en date du 17 décembre 2022, toujours dans le territoire de Mahagi. Des sources de la société civile parlent plutôt de plus de 300 maisons brulées.

    Pour le patron de l’état de siège dans cette entité, « les services de sécurité sont en pied d’œuvre pour imposer et maintenir la sécurité sur toute l’étendue de ce territoire », a rassuré le colonel Disanoa Lalua Jacques.

    Dans le territoire de Djugu, plus au moins 10 civils ont été tués, entre le 10 et le 14 décembre 2022, par la milice de la CODECO.

    D’abord le 10 décembre dans le centre commercial de Mbidjo, en chefferie de Bahema Badjere, la société civile a rapporté que 5 civils ont été tués et plusieurs maisons incendiées par ces assaillants.

    4 jours après, soit le 14 décembre 2022, 5 autres civils ont été tués par la même CODECO dans 3 villages de la chefferie de Bahema Baguru. Des chiffres confirmés par l’autorité coutumière de cette entité.

    Des messages de paix d’un côté, la tuerie d’un autre

    Au cours de la semaine du 10 au 20 décembre 2022, le gouverneur militaire de la province de l’Ituri a effectué une mission d’itinérance dans certaines entités du territoire de Djugu et d’Irumu. C’était précisément le 14 décembre.

    Dans sa série de messages, le lieutenant-général Luboya N’Kashama Johnny, qui dirige l’Ituri depuis plus d’une année, a lancé plusieurs messages allant dans le sens de la paix, de la cohabitation pacifique et de l’abandon des hostilités.

    Ituri est une province riche, les autres nous envie. Vivons la paix, cohabitons ensemble. S’il y a un problème, passez dans mon bureau à Bunia pour me le dire et non poser des actes non conformes. Je ne vais pas encore des désordres ”, avait laissé entendre le numéro un de la province, lors de son adresse devant des habitants de Nizi, Bambu, Kobu, …

    Lire aussi : Ituri/État de siège : le gouverneur Luboya n’a plus mandat d’attaquer certains groupes armés ?

    Ces appels au « bon sens » n’ont pas pu, au cours de la semaine du 10 au 20 décembre, « empêcher » l’activisme de certains groupes armés.

    En dépit des efforts des autorités de l’Etat de siège, des groupes armés sont toujours en activité dans plusieurs entités de la province de l’Ituri, où ils sont auteurs de nombreuses hostilités.

    David Ramazani

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