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    Ils en ont pourtant droit mais les prisonniers n’ont pas voté en Ituri, province du Nord-Est de la République Démocratique du Congo (RDC). En tout cas, pas dans quasiment tous les centres pénitentiaires à travers la province.

    Mercredi 20 décembre, plus de 43 millions des congolais étaient attendus aux urnes. Parmi eux, des détenus concernés par le vote dans différentes prisons sur l’étendue du pays.

    À la prison centrale de Bunia, au chef-lieu de la province de l’Ituri, ce sont des voix perdues. 1952 électeurs détenus enrôlés sur place à la prison n’ont pas pu voter le 20 décembre, même pas le lendemain (un jour supplémentaire accordé par la CENI).

    Lors du processus d’enrôlement, la prison centrale de Bunia accueillait une équipe de la CENI venue identifier et délivrer des cartes aux éligibles. Une attitude sans « remake ». La prison centrale de Bunia avait une alternative : escorter des détenus au centre le plus proche ( Kabengele), malheureusement, elle n’avait pas de mobilité.

    La CENI n’a pas déployé son équipe à la prison centrale pour faciliter ça (le vote ) ici”, confirme une source dans cet établissement pénitentiaire.

    Une situation qui s’est répétée dans quasiment toutes les autres prisons. Le cas d’Aru où 151 détenus avec cartes d’électeurs n’ont pas pu voter. La raison : manque de mobilité pour ramener des détenus au centre de vote, a appris buniaactualite.cd des sources concordantes.

    Une petite particularité à la prison centrale de Mahagi. Là, l’administrateur gestionnaire a ramené personnellement 5 détenus au centre de vote. Seuls deux sur 5 ont pu voter, pendant que 85 se sont fait enrôler.

    J’ai ramené 5 détenus mais deux ont voté. Pourquoi 5, ce sont des détenus à qui j’avais confiance. Il n’y avait pas moyen de tous les ramener”, indique Raymond Poko, directeur de la prison de Mahagi.

    À Mambasa, « il n’ y a eu personne qui a été escortée pour aller accomplir son devoir civique faute de mobilité ».

    Le répondant de cette maison carcérale renseigne que 260 détenus ont été enrôlés et 106 qui sont jusqu’ici en détention n’ont pas voté.

    Ainsi, plusieurs prisonniers sont privés de leur droit de voter. Selon les experts pénitentiaires, sur 115 prisons que compte la RDC, les opérations d’identification et d’enrôlement des détenus n’ont été organisées que dans moins de 10 prisons. À Makala par exemple, le vote était bien au rendez-vous.

    David Ramazani

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