Archives

    Composition du tribunal militaire lors de l’audience de ce mercredi 25 juillet 2018
    Photo/ Luc Malembe
    La toute première audience dans le procès contre les assaillants de Djugu s’est tenue ce mercredi 25 juillet 2018 à la tribune officielle de Bunia devant une foule des curieux parmi les habitants de cette ville, capitale provinciale de l’Ituri.

    Au total 70 prévenus ont été présenté devant le tribunal militaire de garnison de l’Ituri, parmi eux 2 soldats de l’armée et un policier, tous de sexe masculin, assistés d’un collectif de 16 conseils comprenant des avocats et des défenseurs judiciaires tant civils que militaires.

    Le major Alain Kitamba, président de cette juridiction a tenu à attirer l’attention de la population venue nombreuse assister à ce procès très attendu, sur le travail d’un avocat:

    « Selon la loi, ces prévenus sont encore supposés innocents et ils ont droit d’être défendus. Il ne faut pas que ces avocats soient inquiétés dans les quartiers, Ils sont libres de défendre librement leurs clients » a-t-il indiqué, menaçant de poursuivre toute personne qui essaiera d’intimider ou inquiéter ces avocats.

    Ils sont accusés de plusieurs chefs d’inculpation, notamment des crimes contre l’humanité par meurtres, pillages, tortures, mutilation, viol, attaques généralisées contre la population civile, incendie, terrorisme…lors des dernières violences communautaires survenues en territoire de Djugu en début de l’année en cours, ayant coûté la vie à plus de 250 personnes.

    Côté victimes, plus de 40 parmi eux se sont constitué en partie civile selon leur conseil.

    « Nous avons une liste 40 victimes ayant vécu les atrocités, certains parmi eux gardent encore des blessures. Ils sont venus de différents villages du territoire de Djugu et vivent en majorité au camp de déplacés de l’hôpital général de Bunia » a expliqué Me Gody Naguy.

    Plus de 5 parmi les prévenus sont morts en prison avant même le début du procès d’après le parquet militaire qui a présenté leurs actes de décès, ce qui a conduit le tribunal a prononcer la fin des poursuites à leur encontre.

    La tenue de ces audiences est entièrement financée par le gouvernement congolais a affirmé le président du tribunal militaire, excluant tout concours des partenaires extérieurs, ce qui selon lui va assurer l’indépendance de sa juridiction.

    Plus d’une dizaine d’armes AK 47 ainsi que des machettes, des lances et des flèches ont également été présentés par le tribunal qui affirme que ces armes avaient été prises entre les mains des assaillants lors des accrochages avec les forces de l’ordre.

    La suite des audiences est prévue ce jeudi avec l’identification des prévenus qui ont pour la plus part choisi de plaider dans leur langue locale, le Kilendu.

    La Rédaction

    Leave A Reply

    error: Content is protected !!