Ces porteurs d’armes n’ont plus peur. Après avoir arraché brutalement des vies dans des quartiers périphériques de la ville de Goma, au Nord-Kivu, les hors-la-loi ont finalement opéré à l’entrée du président, non loin du cabinet du gouverneur militaire du Nord-Kivu.
Dans le début de soirée du mercredi 10 avril, au moins trois autres personnes ont été fusillées dans une jeep, alors qu’elles venaient d’une banque. Des témoins rapportent que la somme d’argent qui se trouvait dans la Jeep a été emportée par ces hors-la-loi qui, comme d’habitude, se sont volatilisés dans la nature sans aucune poursuite.
Durant seulement deux jours, au moins dix personnes ont perdu la vie. La criminalité prend une allure inquiétante. Au-delà des coups de balles devenus monnaie courante et un quotidien durant des journées et des nuits, les meurtres et les assassinats ont pris de l’ascenseur et en voyant la réalité, les mesures sécuritaires prises sont loin de résoudre l’hémorragie qui risque de créer l’anémie au chef-lieu de Nord-Kivu.
Au lendemain
Durant la journée de ce jeudi 11 avril, la mairie de la ville de Goma, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin, a indiqué que les auteurs de ce braquage ont été arrêtés et se trouvent entre les mains des services de sécurité.
« Je tiens à vous informer que les auteurs de ce braquage et de cet assassinat sont déjà entre nos mains », a rassuré le maire, sans présenter un quelconque bilan sur la barbarie humaine qui emporte des vies. « Je vous renvoie la question », répond l’autorité urbaine à la question sur le bilan de ce drame. « Ceux qui ont mené cette opération sont déjà entre nos mains », insiste le commissaire supérieur principal.
Lors de la présentation des bandes criminelles qui sèment tueur et désolation dans la ville de Goma, huit militaires dont deux Wazalendo ont porté la casquette des semeurs d’insécurité. L’un des militaires a été appréhendé alors qu’il tentait de tuer le musicien Alitcher Amuli. Quatre armes qui représentent un échantillon ont été présentées.
« C’est juste un échantillon des armes qu’on a ramassées entre les mains des militaires incontrôlés qui viennent d’autres unités pour venir semer l’insécurité ici dans la ville de Goma », explique le lieutenant d’administration Salumu Kasongo du bataillon du quartier général de la 34e région militaire.
Sept motards exerçant dans la zone occupée par les terroristes du M23, soutenus par le Rwanda, font également partie de ces présumés criminels.
L’autorité urbaine appelle la justice à organiser des audiences foraines pour permettre à la population de connaître les bandes qui troublent la quiétude de la ville de Goma.
Guerschom Mohammed depuis Goma