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    vendredi, 13 décembre 2024

    Des femmes des médias de Bunia lors d’une parade preparative de la journée du 08 mars 2018
    Photo ©Yvette Musafiri
    La journée internationale de la femme célébrée le 08 mars de chaque année s’est passée dans la méditation sur l’ensemble de la province de l’Ituri. A Bunia, les femmes se sont dit profondément touchées par la résurgence des violences communautaires en territoire de Djugu.
    « alors que cette journée est une occasion pour les femmes du monde de faire le point sur les luttes et les réalisations passées, hélas nous les femmes ituriennes sommes fortement frappées de nouveau par la situation d’insécurité que nous observons du jour au jour, particulièrement dans le territoire de Djugu » s’est étonné Jeanne Alasaha, leur porte-parole, en marge d’une conférence organisée par le ministère provincial du genre, famille et enfants, indiquant que la plupart des victimes des atrocités sont en majorité des femmes rurales.

    « Au site de l’hôpital général de Bunia, on a enregistré plus de 5000 ménages qui représentent 45.000 personnes dont 14.313 femmes, .985 hommes et plus de 20 milles enfants filles et garçons qui vivent dans des conditions difficiles. 9 décès déjà rapportés dont 4 enfants et 5 adultes, parmi eux une femme qui n’a pas survécu à ses blessures après avoir été piétinée dans une bousculade lors d’une distribution des vivres » a-t-elle ajouté, dénonçant la faible sécurisation de ce camps de déplacés qui ne dispose que de deux éléments de la police seulement.

    Selon elle, les femmes constatent une « faiblesse » dans la gestion par les autorités politico-administratives tant au niveau national, provincial que local pour n’avoir pas prévenu l’escalade des violences à Djugu alors qu’il y avait des signes annonciateurs depuis décembre.
    Se disant fatiguées par ce qu’elles qualifient de « guerres inutiles » et soulignant le manque d’humanisme dans le chef des hommes qui selon elles, sont « capables de barbaries » en créant des situations d’insécurité pour des raisons égoïstes, les femmes de l’Ituri plaident pour la « fin rapide » des exactions qui se déroulent dans leur province et revendiquent leur participation au mécanisme de règlement des conflits.

    Le vice-gouverneur de la province qui a présidé la séance a eu de la peine à convaincre quant aux efforts fournis par son gouvernement en vue de restaurer la paix:
    « Le gouvernement provincial ne dort pas. L’ennemi change chaque jour de stratégie, il s’agit d’une guérilla. Nous avons plaidé pour que le gouvernement central qui gère l’armée et la police s’investisse. Une forte délégation de Kinshasa, composée du ministre de l’intérieur et sécurité, son collègue de la défense, le conseiller du chef de l’Etat en matière de sécurité et du commissaire général de la police sont à Bunia et je peux vous rassurer que dans un temps très court, la paix va revenir à Djugu » a dit Pacifique Keta Upar, exprimant son souhait de voir un Ituri 50% paritaire entre hommes et femmes d’ici 2030 et invitant ces dernières à se mobiliser pour les élections prochaines.

    Commencée par un culte d’action de grâce à l’église CECA20 francophone, la journée s’est clôturée par une remise de vivres et non vivres à quelques femmes enceintes et allaitantes parmi les déplacées du camp de l’hôpital général.

    La Rédaction

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