L’ancien président de la CENI qui dresse un tableau sombre de l’état de siège en vigueur depuis mai 2021 dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, ouvre un procès sans appel contre le président Félix Tshisekedi, géniteur de cette mesure exceptionnelle.
Corneille Nangaa l’a dit dans une déclaration faite ce dimanche 13 août 2023 pour le compte du parti politique qu’il dirige désormais, l’ADCP, Action pour la dignité du Congo et de son peuple.
C’était en marge de la table ronde sur l’état de siège qui démarre ce lundi à Kinshasa sous la houlette du premier ministre Sama Lukonde.
D’après cet ancien patron de la centrale électorale devenu aujourd’hui farouche opposant au régime en place, l’état de siège a été instauré « unilatéralement et dans l’irrévérence constitutionnelle » et « aura été un chapitre malheureux de la stratégie de l’ennemi naïvement endossée par notre Gouvernement ».
En effet, d’après Corneille Nangaa Obeluo, l’état de siège qu’il considère comme « un attrape-nigaud destiné à mettre en pièces l’administration des entités concernées », est une idée préalablement étrangère émise par le “frère et partenaire fiable” du régime de Félix Tshisekedi, entendez par là Paul Kagame le président Rwandais, parrain des rebelles du M23 qui occupent actuellement 3 territoire de la province du Nord Kivu.
« L’état de siège a été utilisé comme une mailloche de répression, l’état de siège a servi d’instrument d’écrasement de la dissidence politique interne pendant que le régime collabore avec les institutions militaires d’agression. Étonnant de voir que les forces négatives que l’Etat de siège était censé combattre deviennent ces jours les alliés du régime. Les Mai-Mai sont devenus, on ne sait par quelle baguette magique, les WAZALENDO et on compterait désormais certains éléments des FDLR au sein de la Garde Républicaine aussi bien à Kinshasa qu’à Lubumbashi. Les CODECO se voient de leur côté dotés d’engins, d’équipements et des matériels d’exploitation de minerais à Djugu et Mahagi », révèle M.Nangaa dans ce document parvenu à buniaactualite.cd
Toujours d’après lui, cette mesure exceptionnelle décrétée par Felix Tshisekedi a entonné la cadence de l’affairisme, détournements, enrichissement illicite et sans cause, pillages, expropriation surtout des titres miniers, débordement des frontières et criminalité débordante.
Poursuivant sa critique, Nangaa qualifie l’état de siège du régime Tshisekedi de « monstre qui a dégradé la situation sécuritaire de la zone et troublé la paix ».
Tout en chargeant le gouvernement du premier ministre Sama Lukonde qui, d’après lui, porte toute la responsabilité de l’échec de l’état de siège, Corneille Nangaa appelle ce dernier à « payer les conséquences » et non pas chercher des boucs-émissaires dans la notabilité locale, victime elle-même de ce dérèglement sécuritaire.
David Ramazani