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    Mercredi 6 mars 2024, l’hôpital de référence de Drodro, de la zone rurale portant le même nom à Djugu dans la province de l’Ituri, a été la cible d’une attaque attribuée à la milice CODECO. Lors de cette attaque d’extrême violence, une femme a été tuée dans les soins intensifs et l’hôpital pillé.

    Le territoire de Djugu continue de remplir son histoire triste de l’ombre à l’obscurité. En pleine journée du mercredi 6 mars, des éléments de la milice CODECO, selon des sources locales, ont attaqué Drodro et Largu. Au-delà d’une malade tuée et de l’hôpital pillé, la société civile locale renseigne qu’une maison a été aussi incendiée et un homme blessé « au bras » dans la localité Dhesa.

    « La psychose règne encore, le bilan est encore provisoire », renchérit Dhezunga, le coordonnateur adjoint de cette force vive à Bahama Nord.

    URDPC/CODECO, la plus importante faction, a pourtant signé un acte d’engagement de cessation d’hostilités l’année dernière. Cependant, la population n’est toujours pas épargnée des hostilités. L’énième cas est une inquiétude pour Pilo Malidro, chef de cette chefferie, qui parle de « deux dernières journées instables ».

    Il craint que la situation dégénère après que la CODECO soit en train de mener une enquête sur la disparition d’un membre de sa communauté qu’il soupçonne d’être tué « par les autodéfenses ».

    Guérir une maladie ou prendre soin d’une personne nécessite aussi un minimum d’environnement calme. Le 6 mars n’était pas le cas pour les patients de l’hôpital de Drodro qui ont vécu une journée inoubliable.

    D’abord, à 12h, heure locale, un échange de tirs a opposé des éléments de l’ordre aux miliciens de la CODECO non loin de l’hôpital. Deux heures après, ces miliciens sont revenus jusqu’à pénétrer la cour de l’hôpital et l’ont pillé.

    Ils ont réussi à accéder aux services de la chirurgie, de la médecine interne et de la pédiatrie. Là, ils s’en sont tirés avec des matelas et des draps (couverture) en laissant derrière un cas de meurtre, celui d’une femme aux soins intensifs.

    « Dans la précipitation, ce n’était pas facile. Comme ça crépitait de partout, les gens se sont sauvés de justesse. On n’a pas la chance de la transporter », rapporte une source médicale.

    D’autres malades ont été évacués dans un des bâtiments du même hôpital avant que ces ennemis de la paix s’invitent. Dans la cour, ils ont emporté une moto du personnel et saccagé une autre.

    Le groupe armé de la CODECO a gagné du terrain dans Djugu et s’est épanoui même vers le territoire voisin de Mahagi. Ils n’ont pas cessé (jusqu’ici) de commettre des exactions, cela même pendant l’état de siège qui se rapproche de 3 ans, entré en vigueur dans le but de restaurer l’autorité de l’État.

    Rédaction

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