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    La salle des plénières de l’Assemblée Provinciale de l’Ituri ©photo Luc MALEMBE

    Le samedi 30 septembre dernier, c’est par une cérémonie assez terne que les députés provinciaux de l’Ituri ont retrouvé l’hémicycle, après trois mois de vacances parlementaires.

    « C’est par patriotisme que nous reprenons », déclarait à une radio locale le rapporteur de l’Assemblé, l’honorable Ngbadhego. Le petit nombre des députés présents, soit  15 (sur 30) témoignait du malaise. Le cœur n’était pas à l’ouvrage, car cela faisait six mois qu’ils n’avaient pas perçus leurs émoluments.

    Quelques jours plus tôt, le même rapporteur tirait la sonnette d’alarme. Il craignait que le personnel administratif de l’Assemblée ne puisse débrailler pendant la session qui allait commencer étant donné qu’ils n’étaient pas payés depuis de longs mois. Ce qui risquait hypothéquer le fonctionnement du parlement provincial, craignait-il.

    Comme pour conjurer le mal, le président de l’Assemblée, l’honorable Udaga Jozoo, commença son allocution de circonstance par conscientiser ses collègues en ces termes: « Je suis sûr que la longue traversée du désert financier doit (vous) avoir négativement impactés. Cependant un adage dit : « quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit par apparaitre ». D’ores et déjà, je sollicite, chers collègues, votre assiduité et courage pour abattre les travaux budgétaires, lesquels travaux conditionnent au plus haut niveau la vie de notre province en 2018 ».

    Car il est vrai, selon les us et coutumes parlementaires consacrés par la constitution et d’autres textes, la session de septembre a toujours été éminemment budgétaire. C’est ce qui a fait dire au président de l’Assemblée qu’ « il est du devoir de l’Assemblée provinciale de demander à l’Exécutif de lui présenter un projet de budget 2018 qui réponde aux normes définies par les articles 178 et 79 de la Loi des finances ».

    Quid du budget 2017 ?

    Le président de l’Assemblée provinciale a exigé dans ce chapitre le respect par le gouvernement provincial de la transparence et de la bonne gouvernance. C’est pourquoi il lui a demandé de présenter aussi le projet d’édit portant budget rectificatif de la province de l’Ituri pour l’exercice 2017 ainsi que le projet d’intégration budgétaire exercice 2017, en plus notamment du rapport présentant l’évolution de la situation économique et budgétaire justifiant les modifications relevées de même que du rapport d’évaluation de l’exécution du budget en cours.

    Coté gouvernement, buniaactualité.com a appris qu’une commission budgétaire était déjà à pieds d’œuvrer depuis fin septembre afin d’apprêter le projet de budget provincial 20188.

    Mais le débat sur l’exécution du budget 2017 fait rage, d’aucun estimant qu’il a mal été exécuté. « J’appelle les collègues député à veiller d’abord à ce que l’exécution du budget 2017 soit bien analysé avant le débat sur le prochain budget », mettait en garde le député provincial MLC Pierre-Claver Bedidjo dans une déclaration à la presse à l’issue de la cérémonie d’ouverture de la session de septembre.

    Le président de l’Assemblée a indiqué néanmoins que le calendrier de la session restait ouvert à d’autres matières, en plus des arriérés parlementaires, c’est-à-dire les matières inscrites au cendrier précédant mais non abordées.

    S’adressant une fois de plus au gouvernement provincial, il a fustigé les tracasseries observées sur les axes routiers de la province. « Je ne sais pas pourquoi la province de l’Ituri bat le record triste en matière des axes routiers d’Avakubi à Aru, de Bunia à Mongbwalu, de Bunia à Kasenyi et même sur les routes et petites ruelles de desserte agricole », a-t-il déploré.

    En espérant que le ministre en charge de l’Intérieur en répondra lors du rendez-vous qui l’attend à l’Assemblée.

    Seconde pique de l’honorable Udaga envers le gouvernement provincial, une interpellation sur les activités de celui-ci. «En ce moment où l’année 2017 s’achemine, lentement et surement, à sa fin, je demande à l’exécutif provincial de sélectionner comme prioritaires, à exécuter et à budgétiser conséquemment, les activités à impact visible », notamment l’asphaltage du tronçon routier aéroport-centre-ville, la réhabilitation des principales routes de la province, etc.

    Cependant, beaucoup ont fait remarquer que le président de l’Assemblée provincial a, dans son discours, ménagé l’exécutif.

    Claude Pay

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