Le marché central de Bunia donne un aperçu sur les festivités de fin d’année, le Noël et la Saint Sylvestre. Les 48 heures avant Noël sont énigmatiques et reflètent d’une manière ou d’une autre le contexte actuel de la Province de l’Ituri.
Samedi 23 décembre 2023, au marché central, la circulation est intense. Très intense au point d’assister aux embouteillages pour les piétons.
Même direction, mais chacun a son objectif. Il s’agit généralement des parents en compagnie de leurs enfants qui s’en vont acheter des habits pour les fêtes. Nombreux s’orientent vers la friperie pour le « low-cost ».
Un engouement qui n’aurait pas duré longtemps. Dimanche 24 décembre 2002 se ressemble à lui-même.
L’ambiance est au rendez-vous, mais un peu comme à la traditionnelle. Une foule qui n’a pas fait une belle affaire pour les enfants de la rue communément appelés des « chegues ». À la base, ils profitent de la promiscuité des personnes au marché pour voler et se faire plaisir eux-aussi. Pas question cette fois, chacun est sur sa garde. Dès qu’ils tentaient d’introduire leurs mains dans des sacs à mains, des cris d’alarme fusaient de partout : « Moyibi eh » (bandits) criaient les vigilants pour les décourager.
Ce dimanche, il était si difficile aux vendeurs d’écouler leurs produits. La plupart des clients se limitaient à demander le prix, puis repartir.
Non seulement le contexte de l’Ituri en proie à l’insécurité rend la vie difficile aux habitudes, mais aussi et surtout le prix des produits est revu à la hausse.
“ Un sac de choux se vend à 120.000 FC au lieu de 80.000 de l’année précédente, il faut aller jusqu’à Mwito pour s’approvisionner, on n’en trouve plus, je dois payer le transport (…) ”, se justifie une vendeuse, interrogée par buniaactualite.cd.
Une fin de l’année qui coïncide avec la campagne électorale. Mais là aussi, il n’y a pas eu une forte circulation d’argent comme l’on pouvait s’imaginer. D’après des commerçants de la ville de Bunia rencontrés par buniaactualite.cd, la fin de l’année 2023 n’a pas été rose pour les affaires. À cela s’ajoute la dépréciation du franc congolais face au dollar américain.
“ Le peu que nous trouvons, la conversion en dollars pose problème ”, a fait savoir une femme visiblement mère d’une grande famille.
Aimerance Ndjive