L’autre forme d’insécurité en province de l’Ituri, c’est bien le pillage de bétail. Après une brève accalmie sécuritaire dans le territoire d’Irumu, des hommes armés identifiés aux éléments de la milice FPIC se sont livrés, la matinée du mercredi 02 août 2023, à un pillage systématique des vaches, dans un des villages de la chefferie de Baboa-Bokoe.
L’économie de toute une entité chambardée, des éleveurs en pleurs.
Infligeant un coup dur aux éleveurs du village Tcheki 3, entité du groupement Bambunya, ces miliciens ont emporté au moins 370 vaches. C’est sous la pluie battante, aux alentours de 10h, heure locale, qu’ils ont opéré, sans être inquiétés. Une information rapportée à buniaactualite.cd ce jeudi 03 août 2023 par la société civile de la chefferie de Baboa-Bokoe.
“ Il a été constaté la présence des éléments de FPIC qui sont arrivés et pillés plusieurs bêtes estimées à 370 têtes ”, rapporte Hervé Bamunoba, prenant pour appui les renseignements des victimes de ce nouveau pillage. Des éleveurs qui sont, depuis ce coup de tonnerre, en pleurs et en colère.
“ Nous décrions ça sérieusement ”, condamne la société civile locale pour qui, cet événement malheureux, vient d’anéantir tous les efforts fournis contre le phénomène « pillage de bétail » dans la région. Mais bien au-delà, monsieur Bamunoba pense que même cela a une incidence sur la paix et le développement dans cette partie de l’Ituri. “ On ne peut pas faire le développement qu’on est en train de chercher ”, regrette-t-il.
Des situations qui perdurent
De nombreux groupes armés en province de l’Ituri se livrent au pillage des vaches et chèvres dans des villages qu’ils attaquent. Dans un passé récent, certains bétails pillés ont même été tués, abandonnés dans la brousse. Face à cela, plusieurs éleveurs ont décidé de quitter la province de l’Ituri, et se sont dirigés principalement dans des entités du Haut-Uele. L’armée tente parfois de récupérer certaines vaches pillées, mais cela n’a pas encore totalement résolu le nœud de problème.
Difficile de savoir exactement où sont vendues les vaches pillées. Mais tout porte à croire que ce phénomène qui date, contribue à financer indirectement des groupes armés.
S’agissant du pillage enregistré dans la chefferie de Baboa-Bokoe, c’est l’un de plus important enregistré depuis plusieurs mois. Dans cette partie de la province de l’Ituri, deux factions de la même milice se sont farouchement affrontées. Cela s’est passé il y a quelques mois, pourtant, le même groupe armé est signataire d’un acte d’engagement unilatéral pour la cessation des hostilités en Ituri.
Les réactions des autorités compétentes se font encore attendre après ce nouveau cas de pillage systématique. Pendant ce temps, des éleveurs sont « inconsolables ».
David Ramazani