La ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu vibre, depuis mercredi 16 août 2023, au rythme d’une série de manifestations des jeunes, essentiellement des étudiants. Ils protestent contre la criminalité urbaine, mais d’une manière particulière, le kidnapping d’un de leurs collègues par des inconnus qui exigent des rançons.
Des manifestations à la base de la paralysie des activités
Si cette marche pacifique n’a été déclenchée que premièrement par des étudiants de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA/Goma), elle a très vite pris une autre ampleur. Ces étudiants ont été rejoint par d’autres couches de la jeunesse, dont celles des mouvements citoyens et certaines institutions universitaires. Le cabinet du gouverneur militaire du Nord-Kivu a été le point final de la marche du mercredi, débutée à l’ISC/Goma.
Cette même marche s’est poursuivie le jeudi 17 août 2023. La nouvelle cible était le bureau central de la maison de communication Airtel. L’objectif : exiger aux responsables de cette société de télécommunications de fournir des informations sur la localisation des kidnappeurs de deux jeunes qui ont été pris en otage depuis lundi.
Durant les deux jours de cette série de manifestations, des activités socio-économiques ont été paralysées dans certains coins de la ville. Des manifestants ont même barricadé certains axes routiers. La police est intervenue, quasiment à chaque fois, pour disperser les manifestants, a constaté buniaactualite.cd
Goma et le phénomène kidnapping
La ville de Goma est secouée ces dernières années par le phénomène kidnapping. Plusieurs cas ont été enregistrés dans le passé, ou des hommes qui opèrent probablement en équipe, se livrent à un véritable trafic. Ils procèdent à des kidnapping avant d’exiger des rançons, parfois exorbitantes, aux familles victimes de leur cruauté. Les personnes enlevées sont parfois retrouvées assassinées. Une situation qui marche de paire avec l’insécurité urbaine dans cette importante ville de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
S’agissant des récentes manifestations, elles sont consécutives au kidnapping de deux jeunes. L’un, prédicateur de son état, a été enlevé depuis le lundi à l’ouest de la ville, précisément à Mugunga. Il s’agit de Monsieur Fabrice Kamwanya. La même journée du lundi, c’est l’étudiant de l’ISTA, Yusuf Assumani, qui a été pris pour cible.
Malgré les manifestations et différentes démarches, ces deux jeunes demeurent toujours en captivité. Le mercredi, les ravisseurs de l’étudiant Yusuf ont exigé un montant allant jusqu’à 10 mille dollars américains, en guise de rançon pour le libérer. Jusque-là, l’implication des services de sécurité et des autorités urbaines n’ont encore débouché à quasiment rien.
Rédaction