Bloqués à Oïcha depuis bientôt près de 2 semaines, plusieurs dizaines de personnes dont des conducteurs des véhicules et leurs passagers traversent une vie précaire au chef-lieu du territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu.
Faute d’un système de convoi sécurisé par l’armée régulière, ils ne savent plus comment avancer, selon eux, de Oïcha jusqu’à Komanda, un tronçon qui demeure encore « incertain » sur le plan sécuritaire suite à l’activisme des rebelles ADF.
“ Ça fait maintenant près de 2 semaines que nous sommes ici, nous vivons vraiment un véritable calvaire. Il y a déjà des cas de maladie. On a plus quoi manger ”, s’alarme une passagère, dans des propos recueillis par nos confrères de Canal Révélation.
Toutes ces personnes estimées à une centaine, sont entassées à Kikanda dans la périphérie de la barrière de la Direction générale des recettes du Nord-Kivu (DGRNK), exposées à des conditions sanitaires « peu conformes ». D’autres parmi elles passent même la nuit à la belle étoile.
“ Il y a déjà des marchandises qui pourrissent. Je ne sais même pas ce que sera la réaction de leurs propriétaires à Bunia ”, regrette un conducteur qui dit avoir déjà fait près de 2 semaines au même endroit sans « espoir » d’arriver à la destination.
Ces personnes réclament, d’une façon quasi unanime, l’organisation « rapide et régulière » du système de convoi militaire en vue de faciliter la reprise de trafic sur cet important axe routier.
“ Que le gouvernement nous aide en organisant le convoi même deux fois chaque semaine ”, plaide une passagère rencontrée par nos confrères ce dimanche 06 novembre 2022.
Face à ce calvaire, l’autorité territoriale de Beni (Nord-Kivu) reconnaît la situation mais « rassure » sur la reprise imminente du système de convoi.
D’autres passagers attendent le convoi à Luna à la limite entre les territoires de Beni au Nord-Kivu et Irumu en Ituri, alors que les autres sont bloqués au carrefour de Komanda.
Jadis fréquentable sans convoi, l’axe routier Komanda-Luna menant vers Oïcha est devenu difficilement accessible sans risque. Des rebelles ADF surgissent parfois avec un mode opératoire spécifique « embuscade». Plusieurs personnes ont déjà perdu la vie et de nombreux véhicules incendiés par ces terroristes.