Thomas Lubanga, malgré son statut d’ancien seigneur de guerre, a été l’un des candidats les mieux élus à la députation provinciale dans la circonscription électorale de Bunia Ville lors des élections générales du 20 décembre 2023. Invalidé par la suite, il revêt son costume qui lui va « mieux qu’un député provincial ».
Mardi 6 février 2024, revenait à Bunia le président de l’Union des patriotes congolais, UPC. Thomas Lubanga « vient honorer ses électeurs et les remercier pour l’avoir voté ». Invalidé par la CENI, il a l’air positif.
« Nous sommes et nous restons des combattants. Mon engagement était celui du sacrifice, le sacrifice pour la paix (…). Un tel idéal, il ne faut pas nécessairement un mandat électoral pour l’exercer », estime celui qui va mener sa lutte désormais loin de la casquette d’un politicien.
« Être député, c’est bien, mais être acteur de paix, c’est mieux. »
Libéré après avoir purgé la peine de 14 ans de prison à laquelle il était condamné par la Cour pénale internationale pour des crimes en Ituri, Thomas Lubanga s’est par la suite investi dans la recherche de la paix. En 2022, il est à la tête de la Task Force, cette équipe déployée en Ituri par le chef de l’État pour rencontrer et sensibiliser les groupes armés locaux à adhérer au processus de paix. Un processus qui finalement ne connaîtra pas une fin souhaitée, car ce dernier et quelques de ses membres sont pris en otage pendant plusieurs jours par une faction de la CODECO.
Cependant, la recherche de la paix, c’est une démarche à laquelle Lubanga ne renonce pas. Il ne voulait qu’avoir l’étiquette d’un député, mais la meilleure appellation pour lui est « un acteur de paix ».
Estimant qu’être député c’est bien, mais être acteur de paix est beaucoup mieux, il rassure ses électeurs qu’il va continuer à s’investir pour la recherche de la paix. Être invalidé ne va pas changer la lutte.
« Mes électeurs doivent savoir qu’ils ont leur commandant en chef de meilleure opinion (…) devant eux qui agira pour la recherche de la paix (…). Au-delà du costume de député, nous devons pleurer sur nos frères qui souffrent dans les sites. C’est là que l’humanité est humiliée », a-t-il déclaré aux journalistes dès son retour à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, le fief de son parti politique.
Pour lui, « Devenir député, c’était juste pour avoir l’étiquette, mais s’il m’a été refusé, il reste M. Thomas Lubanga, l’acteur de paix ».
Verite Johnson