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    RDC : les enfants de moins de 10 ans parmi les victimes de violence sexuelle (Save the Children)

    Des femmes et des enfants fuyant les violences meurtrières dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ont déclaré avoir survécu à des agressions sexuelles et à des mutilations génitales effroyables commises par des hommes armés, a déclaré l’ONG Save the Children.

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    D’après cette organisation, des psychologues travaillant avec les partenaires locaux de Save the Children dans les camps de déplacés du Nord-Kivu ont documenté des événements massifs de violence sexuelle à l’encontre d’enfants âgés d’à peine neuf ans.

    « Les équipes traitent presque chaque jour des survivantes qui sont confrontées à des grossesses non désirées, à des complications de santé et à la stigmatisation », souligne le communiqué de presse de Save The Children, dont buniaactualite.cd possède une copie.

    Ces humanitaires estiment que la majorité des cas de violence sexuelle dans le Nord-Kivu se produisent lorsque les survivants fuient l’escalade des combats entre l’armée de la RDC, le M23 et de nombreux autres groupes armés, qui ont forcé plus de 250 000 personnes, dont environ 130 000 enfants, à quitter leurs foyers.

    Les témoignages sont horribles

    Florence, 15 ans, a subi des actes de violence sexuelle de la part de deux hommes alors qu’elle fuyait son domicile :

    « L’un d’eux m’a prise de force, m’a étranglée et m’a violée l’un après l’autre. » Il m’avait tellement étranglée que je n’avais plus la force de crier. Puis ils sont partis. J’avais peur et honte de raconter cette histoire au couple qui m’avait accueillie chez eux : c’étaient des amis de mes parents, et même quand je suis arrivée chez ma mère [je n’ai rien pu dire]. Mon plus grand souhait est de voir un jour mes agresseurs devant les juges et d’être condamné. »

    Elvis, psychologue clinicienne auprès de Heal Africa, une organisation partenaire de Save the Children :

    Ce qui me fait le plus mal est la gravité des atrocités commises. Certaines survivantes racontent que plusieurs hommes les ont violées en même temps et que des objets ont été utilisés sur elles, tels que des couteaux, des branches d’arbre et des armes à feu. D’autres ont été violées à de nombreuses reprises, lors de différents déplacements armés, de mouvements de retour ou à la recherche de quelque chose à manger dans leur village.

    C’est à lui d’ajouter que :

    « J’établis conjointement avec la personne ou ses proches un plan de sécurité pour atténuer le risque de suicide ». Il y a aussi des cas où certains partenaires veulent mettre fin à leur mariage parce qu’ils croient que leur partenaire l’a voulu. Imaginez la stigmatisation, la détresse, la culpabilité et le rejet auxquels sont confrontées ces femmes et ces filles qui ont survécu à des « violences sexuelles ».

    La vague de violence actuelle fait suite à une année tumultueuse marquée par une recrudescence des conflits dans le Nord-Kivu en 2023, lorsque l’intensification des combats dans l’est du pays a entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes, dont au moins 500 000 enfants.

    Save the Children a recensé plus de 800 cas de violence sexuelle et sexiste dans les trois provinces touchées par le conflit, à savoir l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Il est probable que ces statistiques soient largement sous-estimées par rapport au nombre réel de cas, car les violences sexuelles ne sont souvent pas signalées en raison de la stigmatisation et de la peur.

    Save the Children et ses partenaires locaux soutiennent les survivants d’agressions sexuelles comme Florence en RDC par le biais de la santé mentale et du soutien psychosocial, de l’orientation vers des hôpitaux et des spécialistes, de l’organisation de groupes de soutien où les survivants peuvent partager leurs expériences et de l’organisation d’activités de sensibilisation sur les droits des enfants et les abus.

    Save the Children fournit également aux survivants des informations sur le soutien et les soins médicaux nécessaires pour prévenir le VIH/SIDA, les infections sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées et pour faire face à la détresse.

    Dans de nombreux conflits, la violence sexuelle continue d’être utilisée comme une arme de guerre pour terroriser les femmes et les enfants. Save the Children demande qu’il soit mis fin immédiatement à l’impunité des violences sexuelles à l’encontre des enfants en renforçant les lois et en les faisant appliquer, tout en demandant des comptes aux auteurs de ces actes.

    L’organisation de défense des droits de l’enfant demande également une augmentation des investissements pour renforcer et mieux coordonner la collecte de données sur les violences sexuelles et veiller à ce que les survivants aient accès à des services de santé et de soins adéquats pour les soutenir sur leur long chemin vers la guérison.

    Marcus Jean Loika

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