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    Il s’appelle John Tibasima Bahemuka. Cet ancien candidat député malheureux en 2011, a présenté ce mercredi 12 juin 2023 à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, au nord-est de la RDC sa candidature à la députation nationale. Mais son rêve est grand parce qu’il annonce aussi son envie de « compétir pour les élections présidentielles ».

    Nous avons l’honneur de vous annoncer avec enthousiasme notre décision de nous présenter également comme candidat Président de la République ”, ambitionne celui qui est présenté comme « co-fondateur du parti PUSIC ».

    Pour lui, le problème de la RDC n’est pas Félix Tshisekedi ou ses prédécesseurs mais la mauvaise gouvernance. Un aspect de chose qu’il compte vraisemblablement « changer ».

    John Tibasima : un cas particulier

    En pardessus, t-shirt bleu-jaune, manche courte, pull entièrement jaune par derrière synonyme de l’uniforme des détenus, Bahema débarque au bureau de réception et de traitement des candidatures. Ce dernier est locataire de la prison centrale de Bunia depuis 22 octobre 2021. Arrêté par les services de défense et sécurité, il est accusé de « vouloir unifier tous les groupes armés locaux de l’Ituri en une seule milice ». Des accusations qui peinent encore à être prouvées pour qu’il soit condamné ou acquitté.

    Détenu depuis lors, ce fils iturien ne cache pas son ambition de servir le pays. Et veut arriver même depuis la prison.

    Les calculs sont bien faits, tout ira bien. J’ai une équipe sur terrain. Ma candidature à la députation nationale et la présidence ? C’est parce que le pays a besoin de moi”, confie-t-il à buniaactulite.cd

    À la prison centrale, rien n’est du nouveau aux yeux des dirigeants après que la CENI ait déployé ces matériels à ce lieu. Là, plus de 2000 détenus, citoyens congolais, ont obtenu leurs cartes d’électeur.

    Le droit civique est réservé à tout le monde, si ce détenu a postulé, il est prévenu”, renseigne une source à la prison centrale de Bunia. Une hypothèse confirmée par la loi électorale n°22-029 du 29 juin 2022 qui indique que « sont inéligibles à titre définitif, les personnes condamnées par décision judiciaire irrévocable pour crimes de guerre, crime de génocide et crimes contre l’humanité ».

    Prévenu premier jour, prévenu 2 ans après

    Présenté comme « cerveau moteur » du mouvement rebelle en gestation dénommé «union nationale pour le changement intégral », Bahemuka attend jusqu’ici pour être fixé sur son sort après quelques comparutions. Novembre 2022, sa famille dénonçait et s’inquiétait de « lenteur » voire « le retard » dans le traitement de son dossier.

    Le 10 novembre, Charité Bahemuka Kahigwa, le petit frère du candidat Bahemuka déclarait : « ce qui nous inquiète, c’est que le dossier a été déjà pris à délibéré, il y a 7 mois et toutes les parties auraient déjà réuni leurs conclusions. Curieusement, on ne parvient pas à comprendre pourquoi ça traine, on ne sait pas si la machine bloque à quel niveau »

    Nous devons à ce jour, passer du système décentralisé au système fédéral ”, rêve ce détenu candidat député national depuis cet après-midi.

    Déclaré congolais, il détiendrait également une carte de résident au canada et autres pays voisins, indiquait l’armée lors de sa présentation à la presse. La condamnation ou l’acquittement de Bahemuka, président de la fédération internationale des Hema de la diaspora, reste attendu surtout par sa famille et ses proches.

    Ça sera pour la deuxième fois, qu’un fils de l’Ituri, annonce sa candidature à la présidentielle du pays. L’on se souviendra de la participation « surprenante » en 2018 de Mbira Radjabo Tebabo, président du parti politique CUC, comme candidat président de la République.

    Jonathan Bavonga et Verite Johnson

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