Le délabrement du tronçon routier Luna-Komanda-Bunia, l’irrégularité du système de convoi et hausse de frais de voyage, voilà autant de difficultés auxquelles font face les conducteurs et passagers de cet important axe ces dernières semaines.
Les uns passent 3 à 4 jours à Komanda ou Luna (Irumu) en attente de convoi sécurisé, les autres par contre, font 5 à 6 heures de trafic suite au mauvais état de la route.
Quel sort économique pour la province de l’Ituri ?
C’est un reportage de Verite Johnson, qui revient de Komanda, un croisement des routes nationales N04 et N027.
Radju Wasimundo, est un chauffeur de voiture. Il a des passagers et des marchandises. En direction du Nord-Kivu, il reste bloqué à Komanda depuis 3 jours en attente de convoi. Dans l’hôtel, il s’en donne au jeu de carte avec ces collègues.
« On ne pas contre le convoi mais qu’ils mettent au-moins de l’ordre. Qu’on sache que s’il faut voyager, on le fera à chaque fois tel jour ».
L’irrégularité du système de convoi d’un côté, le délabrement de la route de l’autre.
De Komanda à Bunia, le trafic dure quasiment 5 à 6 heures au-lieu de 2 heures seulement, il y a quelques mois. Des bourbiers, des déviations ça et là. Au PK, plusieurs parties de la RN27 sont presque abandonnées au détriment des axes de déviation.
Ce samedi 08 octobre, Il est 13h, heure locale, un camion Actros, bloque le passage au niveau du pont Urwa entre Marabo et Bunia. Soucieux d’atteindre leur destination, les passagers change de statut. La houe, Pique, bêche à la main. En provenance de Komanda, même la délégation de la MONUSCO n’a pas été épargnée.
Avec des planches export, le camion « porte malheur », vient de passer un mois sur la route en provenance de Kisangani pour Mahagi.
La route nationale numéro 4 est le principal axe routier de la province de l’Ituri, dans le Nord-Est de la République Démocratique du Congo. Longue d’environ 600 km, elle relie Bunia à Kisangani via Komanda avec une grande valeur économique.
En direction de Luna, ce tronçon ralentie considérablement les échanges commerciaux. Monsieur Adosha Adogo, est président de l’association de chauffeurs du Congo, ACCO Véhicule en territoire d’Irumu.
« Ce que nous vivons sur la route Komanda Bunia, c’est regrettable. La route n’existe presque pas, des véhicules passent dans la brousse. Avant on faisait, au-moins 1h30, actuellement il faut au-moins 5 heures. Où va l’argent que perçoit la DGRPI? », s’est-il interrogé avant d’affirmer que « le convoi aussi c’est compliqué. C’est une fois ou deux fois par semaine. Ça ne peut pas dépasser deux fois ».
Peu de trafiquants, dépenses en attente du système de convoi, la rareté de clients, le prix est revu à la hausse. Sur le tronçon Komanda-Oicha par exemple, il est passé de 15 à 25 dollars.
L’état des routes n’est pas seulement un frein au développement, il favorise aussi l’insécurité dans les entités environnantes.
Plusieurs véhicules escortés ou non, ont été d’ailleurs la cible des attaques des rebelles ADF sur le tronçon Komanda-Luna entre le territoire d’Irumu et celui de Beni au Nord-Kivu. Pour l’instant, difficile de dire si ces “ souffrances ” dureront jusqu’à quand. Dans l’entretemps, fréquenter cette route, c’est visiblement vivre un calvaire quotidien, kilomètre après kilometre.
La Rédaction