Il est l’homme libre depuis le 19 décembre 2023. L’artiste musicien révolutionnaire Delcat Idenco recouvre sa liberté après 2 ans de détention à la prison centrale de Munzenze/Goma pour « outrage au chef de l’État ». C’est le come-back d’un chouchou du public de la région de Beni au Nord-Kivu qui fait fi du passé.
Il est connu du grand public grâce à ses compositions egotripes mais surtout conscientes. Dès son jeune âge, Delcat est immergé dans un environnement où « le mal domine le bien ». C’est d’ici qu’il puise ses inspirations.
Né Delphin Katembo Vinywasi, Delcat est bien plus qu’un musicien talentueux de la République Démocratique du Congo. Il est aussi un activiste courageux et intrépide qui utilise sa voix ou sa musique pour dénoncer ce qui ne va pas dans sa région.
Ses paroles osées et provocantes ont fait de lui une cible de certaines autorités du pays. Mais la lutte est loin d’être terminée.
« Les élections ne changeront rien »
Il a fallu seulement quelques jours à Delcat pour sortir une nouvelle chanson après sa libération. Deux ans en détention, l’artiste n’a pas perdu son mental et ne s’oublie pas non plus. Sa nouvelle chanson est la définition de lui-même : « Guerrier » sortie le 28 décembre 2023.
Cette nouvelle chanson met en avant la lutte et la détermination au-delà de la résilience. « Les élections ne changeront pas le pays. Seule la volonté des dirigeants suffit », chante-t-il.
Une lutte jusqu’au bout
Delcat Idenco construit sa fondation musicale à Kasindi, entité frontalière de la RDC avec l’Ouganda. Il y quitte et rejoint la ville de Beni via Oïcha, sa terre natale.
Malgré les emprisonnements, Delcat ne compte pas s’arrêter là non plus. Dans une interview accordée à buniaactualite.cd, il annonce ouvertement son envie de continuer à se battre pour la liberté et la justice en dénonçant toutes les anti-valeurs.
« La bataille va-t-elle changer ? Rien ne va changer. Et continuera jusqu’au rétablissement de la paix », dit celui qui se définit non pas comme révolutionnaire mais plutôt « porte-voix de la population ».
Aujourd’hui, sa musique continue d’influencer de nombreux artistes de la région qui ne cessent de suivre ses pas. Ils s’appellent des « amis de la liberté ». Delcat qui « n’est pas intimidé par la prison » doit sa libération à la population.
« Je vais continuer à plaider pour la cause et dire la vérité. La prison ne peut m’intimider. Ces qui sont en prison sont les mêmes que nous. L’objectif est que la situation change tôt ou tard en créant l’unité entre les fils du coin (…) La paix, c’est d’abord nous », rappelle ce coéquipier de Jikas Idenco.
De plus en plus reggaeman depuis ses débuts dans la musique consciente ou révolutionnaire, Delphin Katembo voit d’un bon œil une tournée dans la partie orientale du pays. Un long chemin dont le premier pas commence dès le début de janvier 2024 à Beni avant Butembo.
Verite Johnson