Archives

    Et si Emmanuella Salama était plus grande qu’elle le pensait ? Chroniqueuse de musique, humanitaire, conférencière, celle qui devient désormais la première femme à passer du journalisme à la littérature s’est offert un nouveau public avec la publication de son premier livre. « En tout cas, elle m’a impacté et j’ai pris un engagement de suivre ses pas », témoigne Gloire Abasi, président du Parlement des jeunes. 

    La trajectoire, on la connait : journaliste et présentatrice de l’émission culturelle Star en action sur la radio Canal Révélation (émettant à Bunia), puis correspondante d’Urban Scène (Radio Okapi), Emmanuella s’est taillé une réputation à la mesure des paradoxes de son personnage. Celle qu’on « aime passionnément », celle qui « fascine », celle qui prône « l’unité autour d’elle », celle dont le sourire ne quitte pas les lèvres ». Côtoyée les aînés sacrés d’hier : Ushindi Ki-Isenge, Nathan Mugisa…, les chances de la voir dans la littérature étaient plus grandes.

    Licenciée en relations internationales de l’université de Bunia, Salama vient s’ajouter avec cette publication à la liste des auteurs qui proposent aux jeunes des thèmes qui servent de motif à quelque chose. Maintenant, on parle d’elle comme d’une diva.

    Claudine Nzeni verni le livre « ensemble nous pouvons », ouvrage de Salama Emmanuela

    « Ensemble, nous pouvons », pour mettre le pied à l’étrier, mais pas que !

    « Ce livre, à vous qui favorisez l’unité, la cohésion sociale et la solidarité », la dédicace résume tout ou presque. Le 25 mai 2024 est historique pour la littérature iturienne et pour Emmanuella Salama. « Ensemble nous pouvons », premier livre d’une jeune fille de moins de 27 ans, premier d’une journaliste, deuxième d’une femme iturienne, a été baptisé.

    Une sorte de reflet de tout ce que se perçoit dans les sociétés, cet ouvrage conseille au « renforcement du développement personnel pour bien oser et exploiter vos talents, gérer l’entourage et vivre ensemble dans la diversité ». Ce livre hisse au plus haut le quotidien de cette jeune fille originaire de Mahagi à la satisfaction de Claudine Nzeni, qui a présidé le vernissage au nom du gouverneur de province.

    Ensemble, nous pouvons, c’est plus qu’un livre. Dans la rue, sur ses réseaux, à travers son micro, elle n’avait cessé de motiver et d’encourager avec ce slogan résumé aujourd’hui dans un livre de plus de 100 pages avec lequel elle brise les codes de la littérature.

    « C’est la première fois que Washindi Publishing publie une femme », révèle Ushindi Ki-Isenge, éditeur de cet ouvrage.

    « Je me suis privé de plusieurs choses », le sacrifice de l’ancienne élève de l’école d’application du CEPROMADE (EDAC) a payé. Dans un temps record pour un débutant, deux mois, elle a pu finir son premier ouvrage.

    Écrivaine-journaliste, une double identité qui prend de l’ampleur à l’image du lien historique entre le journalisme et la littérature. Stylo, carnet… La source d’inspiration est généralement la même : le terrain. Sur sa double identité, depuis le vernissage de son premier livre, la tendance se dessine pour Salama : « À l’instant, après cette longue série de dédicaces, je me sens plus dans la peau d’un écrivain ».

    Emmanuella : « Salama »

    Le sourire, le calme, la confiance, le visage peuvent même porter les traces du nom ou les caractéristiques du nom peuvent prédire le statut social d’un être. Le cas pour Emmanuella est porté par la « sûreté », la « tranquillité » de son nom « Salama ». Face aux stéréotypes, psychanalyse, elle gère ses forces en misant d’abord sur elle-même. « C’est normal que les gens pensent ce qu’ils veulent, mais ce qui est en nous, c’est nous-mêmes qui gérons ».

    Emmanuella Salama, avec une copie de son premier ouvrage. © Média Mwana Mboka

    Dans une province comme la sienne, réputée terre à histoire tumultueuse, Emmanuella Salama Nyaluiny, à travers son livre, prône aussi l’unité « pour Ituri autrement (fort, en paix, développé) ».

    Verite Johnson

    Leave A Reply

    error: Content is protected !!