Les élections du gouverneur et de son vice dans la province du Haut-Uele sont confirmées jusqu’à la preuve du contraire pour ce 29 avril 2024. Cependant, les six territoires de cette partie du Nord de la RDC, ont les yeux braqués sur l’Assemblée provinciale qui doit élire, à travers les députés, les futurs dirigeants. La population fait part de ses attentes.
Les scrutins du 29 avril sont de tous les enjeux pour une province en construction comme le Haut-Uele.
Lors d’un micro-baladeur réalisé ce samedi 27 avril 2024, certains disent attendre un gouverneur qui mettra la province sur le chemin du développement.
C’est notamment la question de la réhabilitation et/ou de la modernisation des routes à l’intérieur de la province pour faciliter l’interconnexion entre les territoires et les échanges commerciaux avec les provinces voisines, voire les pays voisins.
« La priorité pour nous est qu’on réhabilite la route Watsa-Isiro, il y a aussi le tronçon Watsa Faradje et Aba, le tronçon Dungu-Isiro, nous sommes une province agricole, mais pour évacuer les produits, c’est très difficile, avec des routes délabrées voire des territoires enclavés, nous sommes également une province minière, malheureusement la population n’arrive toujours pas à bénéficier des exploitations qui se font dans cette partie du pays », a déclaré un habitant de Durba abordé par buniaactualite.cd
La desserte en électricité est aussi une des priorités des habitants du Haut-Uele où presque tous les territoires n’ont pas de courant électrique de bonne qualité. Le manque d’eau, n’en parlons pas.
« Nous sommes une province reculée par rapport aux provinces issues de la Grande orientale. Qu’on ait le courant à Isiro, Durba et dans tous les six territoires, il y a la chute de Nedumbe qui est là, mais jamais explorée. C’est le courant qui développe une province. En plus, dans le Haut-Uele, nous n’avons pas un hôpital digne de ce nom », regrette un enseignant local.
D’autres habitants sont tout simplement pessimistes. Pour eux, il ne faut pas s’attendre à grand-chose. Cette position, ils la justifient par l’existence des autorités morales à Kinshasa pour jouer la carte. D’autres pensent que les élections du second degré n’inspirent toujours pas confiance, car les députés provinciaux cèdent souvent à la corruption.
« Personnellement, je ne m’attends à rien, je n’attends rien de ces élections parce que tout est fait en amont, tout est décidé à Kinshasa. Le poids politique, les autorités morales, ce sont eux qui décident de tout et ici, ce n’est que des formalités. C’est comme ça que la province ne va pas se développer. En plus, les élections du second degré n’inspirent pas confiance, les grands électeurs (députés) nous trahissent ou déçoivent souvent. Nous apprenons qu’il y aurait 300 000 $ avec des jeeps qui circulent, que le meilleur gagne seulement », a laissé entendre sous anonymat, un agent public.
Jean Bakomito Gambu, Christophe BASEANE Nangaa, Constat Mbatandu et Serge Madigo sont les 4 candidats qui veulent prendre la commande de la province du Haut-Uele.
Le Haut-Uele est une province du Nord-Est de la République démocratique du Congo. Elle est instaurée en 2015 par démembrement de la province orientale.
Avec une superficie de 89 683 km2. Son organe délibérant compte 20 sièges. Des députés provinciaux qui décideront de l’avenir de leur province.
Roméo Patient Lokana
