Luboya sur son bilan : « les Ituriens, c’est vrai qu’ils ne sont pas contents à 100 %, mais … »
Le gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant général Luboya Nkashama Johnny, a présenté son bilan de trois ans passés à la tête de la province de l’Ituri sous état de siège. Malgré un bilan quasi « élogieux », le patron de cette administration spéciale reconnaît que tout n’est pas encore parfait.
Primo, le lieutenant général Luboya Nkashama loue ses réalisations dans le domaine sécuritaire et des infrastructures dans la ville de Bunia et ses environs qui permettent une vie quotidienne stable de la population.
Dans l’intérieur, il s’est aussi félicité du retour au calme dans le territoire d’Irumu dans des zones jadis sous contrôle des éléments de la FPIC et de la Codeco.
Secundo, le gouverneur militaire a évalué son taux d’effectivité de l’état de siège à 60 % de réalisation dans l’éradication des hommes armés. Toutefois, il a avoué n’avoir pas encore totalement donné la sécurité à la population.
« Vivons-nous en sécurité totale, non ? » s’est interrogé le lieutenant général Luboya.
Pour lui, les goulots d’étranglement sont notamment la non mise en œuvre du programme DDRCS et l’insuffisance de moyens financiers et de ressources humaines pour mener en bon train les opérations.
« Aujourd’hui, les Ituriens, c’est vrai qu’ils ne sont pas contents à 100 %, mais au moins ils disent que si ce gouverneur avait plus de moyens, il devrait faire plus », a-t-il indiqué.
Il a toutefois garanti sa détermination de faire taire les armes en Ituri, notamment avec l’activation du programme DDRCS, mais aussi le déploiement des nouvelles unités des éléments militaires, promesse du ministre de la Défense, et ces deux aspects vont considérablement appuyer les approches militaires et non militaires utilisées par cette administration militaire pour rétablir la sécurité en Ituri.
Pour finir, le gouverneur militaire a encouragé les communautés ituriennes à vivre ensemble et les a appelées au pardon mutuel tout en insistant qu’« aucune communauté ne va gagner l’autre et personne ne va faire partir l’autre ». Pour lui, la seule issue demeure la réconciliation entre les peuples ituriens pour donner chance à la paix.
Cette présentation de bilan était vivement attendue par l’opinion publique iturienne. Pour certaines couches sociales, Luboya a totalement réussi alors que d’autres estiment qu’il a échoué sur toutes les lignes.
Marcus Jean Loika
