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    Cet article participe dans un concours organisé par le CICR Ituri à l’occasion de la journée internationale de la Croix-Rouge de chaque 08 mai. Plus vous le voyez et vous le faites voir, plus vous augmentez la chance de l’article de Freddy Upar et Déborah Kesse de remporter le Grand Prix. Ce concours expire le samedi 7 mai 2022 à 13 heures, +2 GMT.

    A lire en exclusivité sur lesvisages.net et buniaactualite.com

    L’accès à l’eau, une autre facette de l’insécurité en province de l’Ituri. Les habitants sont mis au défi de choisir entre la proximité des points d’eau, la qualité de l’eau et sa quantité…

    Dans la culture locale, les femmes et les jeunes filles sont à la première ligne de cette lutte de guerriers, mieux des guerrières. Aussi, leur besoin en eau est un peu plus spécifique.

    A Bogoro et à Gety, au Sud Irumu, le Comité International de la Croix Rouge, CICR Ituri, et la Croix Rouge nationale ont réhabilité, voire construit, quelques sources d’eau.

    « Avant, quand il pleuvait, la qualité de l’eau se détériorait…en tant que femme, je ne pouvais pas faire mes bains intimes avec cette eau-là. Je faisais du coup des longues distances avec risque de me faire violer…on ne peut pas le dire tout haut, mais des porteurs d’armes (ndlr soldats) abusent des femmes à la recherche de l’eau… », témoigne Miriam.

    Nous avons rencontré cette jeune fille près d’un point d’eau réhabilité par la Croix Rouge et le CICR à Gety Etat. Toutefois, toutes les clientes d’eau ne faisaient pas ces longues distances. Il fallait se contenter de cette eau sale, sans se poser beaucoup de questions. Et, surtout que ce n’était pas un cadeau donné.

    « Sans eau propre, nous étions confrontées aux maladies infectieuses puisqu’avant, on utilisait de l’eau très sale qui nous donnait des odeurs. La réhabilitation a répondu à ce problème de qualité. Quoi qu’il y ait encore besoin d’augmenter le nombre des robinets », témoigne cette mère de sept enfants.

    Gabriel Androzo, président de la société civile des Walendu Bindi a salué ces réalisations et a émis un souhait de bon usage par les populations. Les blessures des femmes maltraitées aux sources d’eau pansées.

    A Bogoro, une femme entrain de puiser de l’eau. Photo© Benita Atosha

    « Nous devrions venir tôt le matin puiser l’eau, tellement que c’est proche d’une position des militaires. Il y avait chaque fois des échanges de mots qui débordaient en échange des coups. Il y a eu une fille qui a failli être violée mais elle a crié tellement fort qu’elle a été sauvée de justesse. Son bourreau, apparemment porteur d’arme, avait malheureusement pris fuite », témoigne cette jeune fille de Bogoro sous anonymat.

    Dans un entretien avec les journalistes partis en visite de presse avec le CICR, le Chef de Sous Délégation du CICR a éclairé que ces actions ont été posées en faveur des civils. Se basant sur le Droit International Humanitaire, Marc Soupa a rappelé : « Les porteurs d’armes ont l’obligation de respecter les civils. Cela veut dire aussi des femmes qui vont à la recherche de l’eau ».

    Quoi que l’on en parle désormais presque au passé, mais la peur persiste. Plusieurs personnes rencontrées à Bogoro estiment que seule la pluralité des sources, mettra les femmes et les jeunes filles à l’abri du risque.

    Freddy Upar, Radio Canal Révélation
    Deborah Kesse, Radio Tangazeni Kristu

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