Depuis le début des atrocités en province de l’Ituri en 2017, plusieurs initiatives pour retrouver la paix se sont multipliés, allant des opérations militaires en passant par une série de sensibilisations, des signatures d’acte d’engagement pour le cessez-le-feu par des groupes armés locaux ou encore des dialogues intracommunautaires, sans parler d’autres efforts.
Comme Bira, Lendu, les Hemas s’invitent autour d’une table
Comme les dialogues intracommunautaires de Bira et Lendu, ayant conduit, l’année dernière, au cessez-le-feu des milices FPIC et URDPC/CODECO, l’association culturelle ENTE, regroupant les membres de la communauté Hema annonce pour le mois de mars, la tenue de son dialogue intracommunautaire. Une occasion pour les fils et filles, membres de cette communauté de se mettre autour d’une table pour se dire des vérités à face et harmoniser les points de vue.
Ce vendredi, 24 février 2023, au sortir d’une réunion avec le gouverneur de province, le P-DDRCS et les partenaires des Nations-Unies, le consortium de ENTE, a annoncé pour le 13 mars, la tenue de ce dialogue.
“ À partir du lundi, compter 14 jours pour permettre aux invités qui sont à Kampala, Kinshasa… de prendre leur temps pour venir ”, a indiqué Lonema Vajeru, numéro 1 de cette communauté, qui était entouré de Michel Angaika et Pelé Kaswara, respectivement, deuxième et premier président de l’association culturelle Ente.
Reconnaissant que l’acquisition de la paix, « n’a jamais été facile », Lonema rassure : «
“ Lorsque la communauté est en train d’aplanir des divergences, au même moment les jeunes gens qui détiennent les armes se préparent à être désarmés ”, de quoi mettre fin aux suspens.
Il laisse entendre que le retard de la tenue de ce dialogue était dû au manque de financement qui, selon lui, est maintenant disponible. Une assurance qu’il obtient de Tommy Tambwe Ushindi, coordonnateur national du P-DDRCS.
« Accepter de souffrir pour la paix »
Le président de l’association culturelle ENTE, regroupant les membres de la communauté Hema, reconnaît que toutes les communautés victimes de l’Ituri doivent passer par le dialogue pour faire la paix et mettre fin aux phénomènes groupes armés locaux. Raison de son message : « nous devons accepter de souffrir pour la paix»
Vajeru appelle à la cohabitation pacifique entre les communautés (Nyali, Bira, Lendu..) car conclut-il, « nous sommes obligés de vivre ensemble ».
La province de l’Ituri se rapproche peut-être d’une nouvelle page de son histoire. Alors que la grande branche de la milice CODECO est disposée à déposer les armes comme d’autres milices locales, Zaïre, une force dite d’autodéfense, parmi les seules qui n’ont jamais exprimé officiellement leur adhésion au processus de paix.
Pendant ce temps, le coordonnateur national du P-DDRCS, en séjour en Ituri, annonce pour bientôt le lancement des opérations de désarmement et démobilisation de ces groupes armés.
Verite Johnson