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    Ituri, une province de l’Est de la RDC, connaît un début de l’année 2024 inquiétant sur le plan sécuritaire. Des miliciens locaux comme étrangers sont redevenus cruels. Plus de 30 morts ont été comptabilisés la dernière semaine à Djugu, Irumu et Mambasa.

    La joie et le soulagement hier, avec l’accalmie, l’adhésion au processus de paix par le groupe d’autodéfense (regroupant des jeunes de 5 communautés) jeunes, venus en masse en ville de Bunia fin janvier 2024, symbolisaient alors l’espoir retrouvé. Le deuil et le désespoir, aujourd’hui, avec la tuerie d’un journaliste à Irumu et d’un père de famille à Djukoth.

    Fidel Kitsa, journaliste et chef de programme à la radio Umoja Mungamba, serait abattu par un élément FARDC la soirée du mercredi 21 février 2024. Qui protège qui ? Qui est l’ennemi de qui ? S’interroge l’association de la presse d’Irumu (API) dans une déclaration à la presse après l’incident mortel.

    Meurtre ? Pas un terme nouveau dans l’univers presse en Ituri. Assassinat, tortures, menaces de mort, extorsion des biens, intimidation, etc., 2022 était une année noire pour les journalistes en Ituri avec notamment la mort de Sengi Schadrack, assassiné par un militaire FARDC à Walese Vonkutu le 08 juillet 2022 parmi les 10 cas graves d’incidents liés au métier des journalistes documentés par l’UNPC/ITURI cette année-là.

    Un autre cas de meurtre attribué à un militaire FARDC a été enregistré l’avant-midi du jeudi 22 février à Yolo, un carré minier situé dans la chefferie des Babila Bakwanza en territoire de Mambasa.

    La victime se nomme Masika Kavunga. Selon la société civile Coordination territoriale de Mambasa, elle a été tuée par un élément FARDC. Deux autres jeunes filles ont été également blessées.

    Mercredi 21 février, était assassiné aussi dans son domicile Uvon Tokeronga Ibrahim, 63 ans, père de 16 enfants. Ce dernier a été ciblé par des hommes armés au village Jupapedulo, chefferie des Djukoth, territoire de Mahagi. Indignation et désolation pour David Adubango, sous-coordinateur de la Société civile des forces vives de la chefferie des Djukoth.

    Deux ans d’un état de siège « sans état d’âme » en Ituri : un fond blanc peint de sang

    Ituri est placé sous État de siège depuis mai 2021. Un régime instauré par Félix Tshisekedi pour restaurer l’autorité de l’État dans cette province. Près de 3 ans après, la souffrance des civils, notamment ceux qui vivent en déplacement (plus de 1,60 million selon l’OCHA), est loin d’être terminée.

    Les victimes de Tali, 29 selon l’association culturelle ENTE, ne sont pas encore enterrées. 16 de ces corps sont à la morgue de l’hôpital général de référence de Bunia. Des chiffres de morts qui inquiètent plus d’un en Ituri.

    L’état de siège persiste, et il ne partira pas sans la paix en Ituri. Une paix qui tarde à venir malgré les efforts considérables. Jules Ngongo, porte-parole du gouverneur militaire, appelait ceux qui demandaient la levée de ce régime militaire à «faire d’abord la paix ».

    Rédaction

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