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    La question lancée par le président de l’Assemblée provinciale de l’Ituri, Samy Jakwong’a, résonne avec force : « qui trompe qui ? » Ses déclarations font renaître un contraste saisissant entre les maigres réalisations en matière d’infrastructures routières et les fonds colossaux générés par la taxe sur les produits pétroliers dans la province, selon lui.

    Selon M. Jakwong’a, seulement 4 kilomètres de voirie urbaine ont été asphaltés à Bunia au cours des quatre dernières années, et ce, sur fonds propres de la province. Un chiffre dérisoire quand on le compare aux revenus issus de la taxe conventionnelle sur les produits pétroliers, qui rapporterait au minimum 500.000 dollars américains par mois. En multipliant ce montant par les 46 mois de gestion évoqués, on arrive à une somme stupéfiante de 23 millions de dollars.

    Où cet argent a-t-il réellement été investi ? C’est la question brûlante que se posent de nombreux habitants de l’Ituri, a en croire Jakwong’a. Pour le président de l’Assemblée provinciale, cette situation soulève de sérieuses interrogations quant à la gestion des finances publiques et au manque de transparence.

    Le lieutenant-général Luboya N’kashama, gouverneur militaire de l’Ituri a toujours justifié, dans ses sorties médiatiques, la destination des fonds pour la voirie urbaine « orientés » aux efforts de la paix et sécurité en Ituri.

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    Dans l’entre-temps, plusieurs kilomètres de route ont été asphaltées à Bunia, sur financement de Kinshasa à travers la société Mont Gabaon à la satisfaction générale des habitants de l’Ituri.

    Par ailleurs, au-delà de cette problématique financière soulevée sur son compte X, Samy Jakwong’a critique vivement le maintien de l’état de siège en Ituri. Il le qualifie de « vaste escroquerie » qui profiterait à certains individus vivant « du sang des Ituriens ». Selon lui, Kinshasa ne peut plus ignorer la lassitude de la population face à cette mesure impopulaire. « Le peuple est fatigué et le peuple gagne toujours. Trop c’est trop ! », a-t-il déclaré avec véhémence.

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    Ces propos traduisent un sentiment croissant de frustration et de colère au sein de la population iturienne, qui aspire légitimement à des infrastructures de qualité et à une gestion transparente des ressources de leur province. L’appel de Samy Jakwong’a à la fin de l’état de siège et à une clarification sur l’utilisation des fonds dédiés aux routes de Bunia pourrait bien marquer un tournant dans la mobilisation citoyenne en Ituri. L’heure est à la vérité et à l’action.

    Rédaction

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