Depuis quelques jours, la situation à Mangina est très tendue. Des coups de balles répétitives, des meurtres de la population civile et des déplacements massifs s’observent dans cette commune rurale, qui apprête le chemin de la ville de Beni au Nord-Kivu, jugée sécurisée pour le moment.
Il y a lieu de se poser la question de savoir : qu’est-ce qui passe concrètement dans ce milieu ?
Une milice en gestation, selon les opérations Sokola 1
D’après le porte-parole des opérations Sokola 1 Grand-Nord le capitaine Antony Mualushayi, il s’agit d’un politicien élu de Beni, qui aurait à plusieurs occasions, incité la population de cette partie à la révolte.
« Au cours de plusieurs meetings tenus par Alain Siwako, il a appelé la population à braver la peur et à se prendre en charge. Le 22 décembre, dans un échange avec la jeunesse et autres habitants de Mangina, Siwako Alain informera la population de l’existence de 65 jeunes hommes, qu’il a lui-même sélectionné pour assurer la sécurité à la place de l’armée. Il précise même qu’ils mènent des patrouilles dans plusieurs localités.
Il demande aussi aux autres jeunes de se faire enrôler dans ce mouvement qui doit réellement assurer la sécurité à la place de l’armée, qu’il considère depuis des années comme des terroristes qui massacrent les civils », explique le capitaine Antony Mualushayi.
Il a appelé la justice à se saisir de ce dossier.
Un accusé qui clame son innocence au nom d’un conflit privé
Dans un entretien avec nos confrères de Mangina, le député nommément désigné et connu de tous, a révélé qu’il s’agirait d’un conflit privé entre lui et la bouche autorisée de l’armée.
« Nous sommes accusés par un individu appelé Antony Mualushayi, pas par l’armée Congolaise. Tout simplement, parce que nous avons demandé sa mutation parce qu’il était en train de mal communiquer. Ça fait deux ans qu’il ne fait que m’accuser faussement », a revelé Siwako Alain, qui place sa confiance à la justice et à l’indépendance des services de renseignement, pour « tirer au clair cette situation ».
La région de Mangina connaît une turbulence et plusieurs militaires, 6 pour être précis ont été arrêtés pour avoir tiré sur la population civile et tué 4, selon les communications officielles.
Interpellation des journalistes
Les journalistes Shukurani Maghetse et Yves Romaric Baraka de la radio communautaire de Mangina dans le territoire de Beni ont finalement recouvré leur liberté dans la nuit du lundi, après quelques jours de détention par l’armée congolaise. Sur la même liste figure aussi les techniciens Sharo Mbonga et Glades Kiro.
Une libération rendue possible grâce au plaidoyer mené par l’ONG journalistes en danger (JED). Ces professionnels de média avaient été arrêtés samedi 06 janvier dernier par les FARDC qui leur reprochaient de relayer des messages d’un député provincial du Nord-Kivu. Une communication considérée comme ayant un caractère haineux contre les FARDC et en faveur des combattants Maï-Maï.
Samuel Isenge