La ville de Butembo au Nord-Kivu a vécu une journée sans moto-taxi ce samedi 22 juin 2024, en signe de deuil et de protestation contre les assassinats ciblés des conducteurs de ces engins.

Cette initiative de la corporation de taximen-moto réunie au sein du Réseau des Taximen au Congo, RETAC, visait à rendre hommage à leur collègue Kambale Kasuki Prince, membre de l’Association des taximen motos et véhicules (ATAMOVE), tué par des inconnus dans la nuit de jeudi à vendredi, au quartier Rughenda.

« Ce nouveau meurtre s’ajoute à une série d’assassinats de taximen-moto à Butembo. Il y a un mois, un autre taximan du parking de Mususa a été tué par balles. Face à cette insécurité grandissante, nous avons décrété une journée sans moto-taxi pour exiger des autorités des enquêtes sérieuses, afin que les auteurs de ces actes barbares qui demeurent inconnus jusque-là répondent de leurs actes devant la justice », a déclaré Kambale Simisi Nyarutsetse, délégué des chauffeurs au sein de l’ATAMOVE.

« Nous n’excluons pas d’autres actions de grande envergure si nos revendications ne sont pas satisfaites », fait-il remarquer d’une façon particulière.

L’appel du RETAC a été largement suivi par les conducteurs de moto-taxi. La circulation était très timide sur les artères principales et secondaires de la ville, et des barricades ont même été érigées par des motards eux-mêmes pour empêcher certains de leurs collègues de travailler sans identification.

Cette journée sans moto-taxi a perturbé le quotidien de nombreux habitants de Butembo, qui utilisent ces engins comme principal moyen de transport. Des retards au travail et des perturbations dans les activités ont été signalés.

« Nous avons été surpris de manquer de moto-taxi aujourd’hui. J’ai dû marcher pour me rendre au travail et je suis arrivé en retard. Les taximen-moto devraient communiquer suffisamment leurs actions pour que nous puissions prendre nos dispositions », a suggéré un habitant.

Si la population compatit avec la douleur des taximen-moto, elle invite également ces derniers à manifester leur mécontentement dans le respect des droits d’autrui.

Providence Birugho

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