Malgré son « inefficacité» selon certains acteurs de la société civile et politiciens, l’état de siège vient d’être prorogé pour la 95ᵉ fois au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces se trouvant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
C’est depuis le 21 mars 2025 que l’assemblée nationale et le sénat congolais ont autorisé cette nouvelle prorogation de ce régime spécial, en vigueur depuis main 2021.
Samuel Kabuya, vice-ministre de la Justice, a porté la voix du gouvernement devant les élus du peuple. La levée progressive de l’état de siège, tel que décidé par le gouvernement sur demande des acteurs socio-politiques de l’Ituri et du Nord-Kivu, semble demeurer hypothétique.
Cette nouvelle prorogation arrive pendant que Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, est sous occupation rwandaise et de ses supplétifs du M23 depuis maintenant de nombreux jours. C’est sous l’état de siège que cette province a perdu plusieurs de ses territoires et entités stratégiques, passés sous contrôle rebelle.
Pendant ce temps en Ituri, les civils continuent à être fréquemment tués, des villages toujours inhabités suite à l’insécurité quasi permanente. Des groupes armés locaux ne cessent de troubler la quiétude sociale. D’autres milices sont même nées sous ce régime spécial.
Les assemblées provinciales de l’Ituri et du Nord-Kivu ont plusieurs fois demandé la levée pure et simple de l’état de siège, jugé inefficace. Une position partagée également par des organisations de la société civile.
Malgré cette demande, les animateurs de l’état de siège et ceux qui les soutiennent ont toujours présenté un bilan positif de leur gestion. En avant-plan, le développement et l’amélioration de la situation sécuritaire.
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Dans la province de l’Ituri, l’état de siège est aussi présenté comme un bouclier contre l’avancée du M23. Maintenir l’état de siège, c’est empêcher le M23 d’entrer en Ituri, ont estimé certains proches du lieutenant-général Luboya N’kashama Johnny, gouverneur militaire de l’Ituri depuis bientôt 4 ans.
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Rédaction