Pendant que le lieutenant général Luboya N’kashama Johnny revenait de Kinshasa après une mission de service qui a duré au moins 3 semaines, à l’aéroport de Bunia, c’est presque toutes les couches de la population qui ont été visibles sur demande de la Mairie de Bunia. Cependant, certaines figures remarquables de la province n’ont pas été visibles.
Biniaactualite.cd, dans sa ronde faite jeudi 1er mai 2025, a fait un constat, comme certains curieux parmi des officiels : « Pas de vice-gouverneur policier (gouverneur intérimaire) à l’accueil de son titulaire ni du Président de la Première institution provinciale ou mieux de l’Assemblée provinciale. »
Ça frise ?
Raus Chalwe, le vice-gouverneur policier, n’a pas été visible pour accueillir le gouverneur militaire à l’aéroport. Si jusque-là rien n’a filtré officiellement sur les raisons de cette absence remarquée, cela laisse par contre place à diverses interprétations dans l’opinion publique.
Si certains n’y voient rien d’anormal, d’autres observateurs s’interrogent sur le degré de collaboration entre le gouverneur militaire et le vice-gouverneur policier.
Y a-t-il un désaccord ? À quel niveau ? Qu’est-ce qui se passe ? Comment peut-on appeler la population à la cohésion alors que les autorités elles-mêmes ne s’entendent pas, ne coopèrent pas bien ? Autant d’interrogations dans l’opinion publique sans réponse.
Aucune communication officielle pour clarifier ce que certains appellent un « incident protocolaire ». Cependant, d’autres n’y voient rien d’étrange. Car, soutient un analyste, « à l’arrivée de plusieurs autorités de Kinshasa, même du lieutenant-général Jacques Nduru Ychaligonza (2e personnalité des FARDC), le gouverneur militaire ne s’est pas déplacé à l’aéroport pour les accueillir. Et ça n’a jamais frustré les gens. »
Et l’Assemblée provinciale ?
Le président de l’Assemblée provinciale de l’Ituri, Samy Jakwong’a, n’a pas non plus été visible à l’aéroport lors de l’accueil du gouverneur.
Là, il y a « aucune surprise », pense un internaute, mettant en avant les relations dégradées entre la première institution provinciale et les animateurs de l’état de siège en Ituri.
Déjà, pendant le séjour de Luboya à Kinshasa, l’assemblée provinciale a fait une déclaration publique, par le biais de son rapporteur, pour appeler notamment à la levée de l’état de siège qui n’a que « trop duré sans résultat palpable ».
Peu après les honneurs militaires, le gouverneur a eu un exercice de routine devant la presse pour répondre à certaines questions sur les enjeux de l’heure. Pour Luboya, personne n’a demandé à des Ituriens d’aimer sa présence en Ituri comme gouverneur de province.
« Qui leur a demandé d’aimer ma présence ici ? Qui leur a demandé ma présence ? Qu’ils aiment ma présence ou s’ils n’aiment pas ma présence, le problème, c’est que si je commets une faute et qu’ils ont des preuves, vous connaissez ma procédure. Dans l’armée, c’est donner les preuves et le lendemain je suis parti », a-t-il laissé entendre, réservant ainsi une réponse » farouche » à ses » détracteurs « .
Des phrases directes qui ont suscité la réaction quasi directe du président de l’Assemblée provinciale de l’Ituri. Samy Jakwong’a a préféré s’exprimer sur son compte X.
« Tel un vrai despote, le gouverneur militaire Luboya annonce avec arrogance qu’il s’attend à régner sur notre province jusqu’à son dernier souffle. Provocation. Je lui rappelle que l’Ituri n’est pas un royaume. Nous sommes au XXIᵉ siècle. Ça ne passera jamais et au grand jamais ! », a-t-il écrit.
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David Ramazani