Satisfecit des acteurs judiciaires de l’Ituri à l’issue d’une formation de 3 jours à Bunia, au chef-lieu de la province, organisée par RCN Justice et Démocratie. Elle a été axée sur la corruption et les infractions assimilées.
Pour ces greffiers et secrétaires de parquets, cette formation déroulée du 04 au 06 mai 2023 avait « totalement » sa raison d’être car, selon eux, ils avaient beaucoup d’insuffisances sur l’infraction de corruption et les autres infractions qui lui sont semblables (trafic d’influence, détournement des deniers publics,détournement d’objets saisis…)
« Ça m’a changé. Prochainement, je vais rendre au service judiciaire un boulot sans corruption. Nous encourageons les organisateur à aborder aussi d’autres thématiques », s’est réjouie Gisèle Feza, secrétaire au parquet général de l’Ituri à Bunia.
« Ce que j’ai profité dans cette formation, nous on ne savait pas quand on demandait aux justiciables le transport, les unités, … On ne savait pas qu’il s’agissait de la corruption, on croyait que c’est normal. Aujourd’hui, on est satisfait de cette formation. Ça va nous permettre de ne plus commettre les mêmes erreurs prochainement », a poursuivi madame Margueritte Amude, secrétaire adjoint au parquet de Bunia.
Même sentiment partagé par Monsieur Sate Mazabane, greffier divisionnaire de la cour d’appel de l’Ituri. « On croyait que la corruption était uniquement pour les avocats, pour les magistrats, alors que nous aussi sommes concernés », a-t-il indiqué.
Ces différentes interventions rencontrent l’objectif exprimé par le formateur en debut d’activité. « Nous voulons, au meilleur des cas, mettre fin à la corruption au sein de l’appareil judiciaire, au moindre, arriver d’abord à sensibiliser, à conscientiser les différents acteurs et nous espérons à inaugurer une dynamique anti-corruption au sein de la justice congolaise », a souligné le professeur Arnold Nyaluma.
Par ailleurs, comme beaucoup parmi les participants, Monsieur Sate Mazabane sollicite la poursuite de ce genre d’activité pour pérenniser les acquis de la formation. « Nous demandons que cet organisme ne s’arrête pas là. Nous demandons à ce que cela se fasse continuellement, pour permettre à nos agents de la Justice de mettre ça en pratique. Il faudra que cela se fasse régulièrement. Ça nous a donné beaucoup de leçons. Ce sont des choses parfois qu’on ne savait pas », a-t-il plaidé.
Pour le professeur Arnold Nyaluma, enseignant de droit à l’université catholique de Bukavu (Sud-Kivu), plusieurs observations ont été faites à l’égard des participants. « Nous sommes arrivés sur un constat que, la corruption est une infraction, les conséquences pénales sont lourdes; la corruption est une déchéance éthique et morale, et les conséquences sont fâcheuses; la corruption comporte également des conséquences sur l’image personnelle, et ne rapporte pas », a expliqué le principal formateur. Pour y remédier, il pense que : « Il faut donc d’une part, une prise de conscience, il faut d’autre part des mesures préventives et des mesures répressives ».
Sur l’actif de cette activité, l’on note une éventuelle organisation de ces acteurs judiciaires en syndicat.
« Pour la création de syndicat, nous envisageons d’ici une semaine comment nous réunir pour préparer l’équipe. C’est très important pour nous, parce qu’il y a parmi nous, ceux qui ne sont pas payés par l’Etat », a souligné à buniaactualite.cd, le greffier divisionnaire Mazabane.
A noter que cette activité est inscrite dans le cadre du Programme d’Appui à la Réforme de la Justice (phase 2). Il a pour objectif de renforcer l’Etat de droit et promouvoir la démocratie en RDC. Il se focalise sur 3 principaux résultats dont : l’accès au droit et à une justice de qualité est renforcé; la lutte contre l’impunité et la protection des droits humains sont renforcées et la lutte contre la corruption est renforcée. Outre l’Ituri, il est exécuté dans les provinces de Kinshasa, de l’Equateur et du Kasaï
La Rédaction