Selon un rapport du bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BNUDH), les tueries dans le territoire de Djugu, en Ituri « pourraient présenter des éléments constitutifs de crimes contre l’humanité » voire des « crimes de génocide ».

Au vues des négociations en cours entre les autorités provinciales et la milice CODECO responsable de ces exactions depuis décembre 2017 dans la région, ce qui a abouti au regroupement à Kpandroma de plus de 250 assaillants prêts à déposer les armes et s’engager dans un processus de paix, Maître Nicaise Bumba de l’ONG Justice Plus se montre très critique.
Selon lui, il est « hors des questions » que ce processus de démobilisation de CODECO se poursuive après le rapport de l’ONU qui n’exclut pas des crimes de génocide dans cette région.

« Alors que le rapport du bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme dénonce la commission des crimes contre l’humanité et génocide de la part de CODECO, le gouvernement provincial s’inscrit dans la logique des pourparlers, négociations et arrangements avec ce groupe au mépris de la situation et du sort des milliers des victimes ayant perdu la vie » souligne l’activiste des droits de l’homme dans un texte partagé sur les réseaux sociaux et dont une copie est parvenue à buniaactualite.com

Il plaide plutôt en faveur d’une justice nationale ou internationale pour juger les auteurs des massacres, tueries, terrorisme, pillages et mouvements de la population sur l’ensemble de la province.

Par ailleurs, cités par RFI ce vendredi, les représentants des communautés Lendu et Hema se sont montrés très réservés au moment de commenter ce rapport.

Certains leaders Lendus demandent à l’ONU « de ne pas faire d’amalgame et de dissocier les miliciens de l’ensemble de la communauté Lendu ». Ainsi, ils se montrent très réservés par rapport à l’usage du terme génocide.

« Crime contre l’humanité, peut-être, mais évoquer le génocide, c’est comme si toute la communauté Lendu avait décidé d’exterminer les Hemas. Ce qui n’est pas le cas », a confié un notable.

D’autres leaders Lendus ajoutent que la relative accalmie observée ces derniers mois ne serait pas possible s’ils n’étaient pas impliqués. Ils en veulent pour preuves les récentes redditions de quelques centaines de miliciens qui sont actuellement en précantonnement.

De leur côté, les notables Hemas disent attendre analyser froidement le rapport avant de se prononcer.

Néanmoins, certains se félicitent déjà de la tenue de ces enquêtes parce que, disent-ils, la situation était sous-évaluée par les dirigeants politiques. Ils souhaitent ainsi que la justice internationale se saisisse de ce dossier.

Pour sa part, le gouverneur de l’Ituri, Jean Bamanisa Saidi, insiste sur les causes profondes de ces crises. Il annonce la mise en place dans les prochains mois de l’observatoire pour la cohabitation et la paix, un institut scientifique qui planchera sur les causes profondes de ces tensions.

La Rédaction

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