L’opinion se souviendra que lors de sa dernière visite en Ituri en novembre dernier, le chef d’état-major général de l’armée congolaise a dépêché une équipe chargée de rencontrer les leaders de la milice CODECO en vue de tenter de les convaincre à déposer les armes et emprunter un nouveau processus de paix.

La délégation partie de Bunia était composée de 4 personnes sous la conduite de Madame Love Kitabo Géorgine, coordonnatrice de l’ONG dénommée Femme en action pour le développement multisectoriel FADEM.
Trois anciens seigneurs de guerre de l’ethnie Lendu à laquelle appartiennent la majorité des miliciens de CODECO, parmi lesquels Mateso R’dja Claude, Kpaki Bura Dieudonné et Ngabu Kaniki Arthur faisaient également partie de l’équipe.

Côté rebelle, on a noté la présence de plusieurs leaders et chefs mystico-religieux de l’Union des révolutionnaires pour la défense du peuple congolais URDPC, principale faction de la milice CODECO, parmi eux Kiza Charité son chef d’état-major général, Ngabu Désiré son chargé de la Défense, Bassa Zukpa Gerson son chargé de communication ainsi que Lokana et Lona Benjamin, des conseillers.

Le rapport de cette mission auquel buniaactualite.com avaccédé en exclusivité indique que la rencontre s’est tenue le 06 novembre 2021 dans la localité de Linga en secteur de Walendu Pitsi dans le territoire de Djugu, dans une salle de l’hôpital général de la place.

Selon le document, les miliciens ont exigé la tenue urgente d’une table ronde sur la paix à Djugu, devant se tenir dans la même localité de Linga en présence notamment des délégués du gouvernement central, de l’état-major général des FARDC, des anciens seigneurs de guerre qui avaient été dépêché par le président Tshisekedi pour une sensibilisation à la paix, du gouvernement provincial, de l’association culturelle Lori regroupant les membres de l’ethnie Lendu ainsi que d’une équipe du programme de désarmement DDRC-S.

Autres demandes urgemment formulées:

  • Le respect de leur cahier des charges qui avaient déjà été envoyé aux autorités nationales par le canal de la délégation des ex-seigneurs de guerre;
  • La fin de l’état de siège pour faciliter le début du programme DDRC-S;
  • La prise en charge alimentaire, psychologue et idéologique de plus de 40.000 combattants de ce groupe armé prêts à déposer les armes;
  • Accorder l’amnistie générale pour tous les crimes commis par CODECO depuis 4 ans d’activisme dans le territoire de Djugu;
  • Décréter un cessez-le-feu de part et d’autre entre l’armée et la milice ;
  • Le retrait des troupes de la garde républicaine (GR) des lignes de front à Lipri et Bambu;
  • L’enterdiction aux FARDC de continuer à utiliser les miliciens de CODECO et du groupe d’autodéfense Zaïre sur les lignes de front;
  • L’interdiction aux médias de diffuser de fausses informations et des messages de haine;
  • L’installation à Bunia d’un bureau permanent des ex-seigneurs de guerre pour suivre de près l’évolution du processus;
  • L’interdiction de la tenue des chambres foraines pour juger des prisonniers Lendu dans des entités Hema.

Toujours selon le rapport, les leaders de CODECO se sont dits ouverts à toute démarche visant à rétablir la paix en Ituri, avant d’appeler le gouvernement central à passer aux actions concrètes.

Pourtant malgré la tenue de ces négociations, ces hommes armés ont accentué des tueries contre les populations civiles dans plusieurs localités de Djugu, y compris dans les sites des déplacés internes sensés être sécurisés par l’armée et les casques bleus de la Monusco.

Des sources de la société civile qui rapportent que le mois de novembre dernier a été particulièrement meurtrier, avancent un chiffre de 150 morts durant cette période.

La Rédaction

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