Arrivée samedi 06 novembre dernier à Kpandroma dans le territoire de Djugu, une équipe des négociateurs dépêchés par le Général d’Armée Célestin Mbala, chef d’état-major général de l’armée congolaise à rencontré dans la localité de Linga des leaders de la milice CODECO en vue d’examiner les voies d’un cessez-le-feu et engager un processus de paix dans cette partie du l’Ituri en crise depuis fin 2017.

Des réactions n’ont pas tardé à l’annonce de cette nouvelle.

La première est celle de la société civile qui ne cache pas sa déception.

“ C’est une surprise désagréable parce que la population n’attendait que la frappe de la part de l’armée pour mettre fin à l’existence des groupes armés qui ont endeuillé l’Ituri depuis 4 ans. La société civile condamne le fait d’envoyer des gens négocier avec CODECO alors que nous sommes en période d’état de siège ” a confié à chaud à buniaactualite.com l’ingénieur Dieudonne Lossa Dhekana son coordonnateur provincial.

Même son de cloche de la part du député provincial et ministre provincial en veilleuse, Pascal Kakoraki Baguma qui appelle à la cohérence dans la politique sécuritaire des autorités congolaises.

“ Nous demandons au gouvernement de la République de prendre très au sérieux la question de la sécurité de nos populations et de leurs biens. Ce que nous attendons, c’est une politique publique de sécurité qui soit cohérente ” a-t-il déclaré.

Pour sa part le défenseur des droits de l’homme Moïse Ngesera qui encourage cette initiative pour la paix, pense en même temps que cette démarche traduit clairement l’échec de l’état de siège.

Pour lui, avec l’état de siège, il n’était pas question de négocier avec les miliciens ou autres groupes rebelles.

“ Que le chef de l’État prenne les choses en main et envisage d’autres dispositions pour en finir avec cette menace terroriste ” a dit cet activiste basé dans la commune rurale de Mongwalu à plus de 85km au nord Bunia.

Selon lui, l’initiative du chef d’état-major général des FARDC est bonne pour la recherche de la paix. Mais la population de Djugu et Irumu en particulier et celle de l’Ituri dans son entièreté pensait que l’état siège décrété en mai dernier, avait pour objectif la neutralisation complète des groupes de milices.

“ Négocier encore avec une milice pendant cette période de l’état de siège, démontre ses limites. Le plus important est que le chef de l’État prenne d’autres dispositions pour mettre fin aux exactions de ces renégats” a-t-il souligné.

Une première tentative de négociation avec CODECO menée par une délégation des ex seigneurs de guerre de l’Ituri dépêchée par le président de la république n’a pas abouti, des milliers des combattants qui avaient accepté de quitter la brousse et s’engager dans un processus de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire n’ont jamais bénéficié de la prise en charge du gouvernement congolais.

Matthieu Vatsos

Aucun commentaire

Leave A Reply

error: Content is protected !!
Exit mobile version