Depuis le 25 avril 2024, des avocats de la RDC ont accusé Apple d’acheter des minerais passés en contrebande depuis l’Est instable du pays jusqu’au Rwanda voisin, où ils sont blanchis et « intégrés dans les chaînes d’approvisionnement mondiales ». «Y a du sang dans le téléphone », le pays envisage des actions judiciaires contre les antennes France et USA de cette entreprise multinationale américaine qui crée et commercialise des produits électroniques grand public comme l’iPhone et l’iPad etc.
Les avocats mandatés par la RDC et basés à Paris ont envoyé à Apple une mise en demeure, avertissant la société qu’elle pourrait faire l’objet d’une action en justice si la pratique présumée se poursuivait.
Les avocats de la RDC, actuellement en visite à Kinshasa, envisagent également des actions contre d’autres cibles internationales.
“Il faut agir (…) nous croyons qu’avec cette action, nous allons pouvoir montrer à la fois aux utilisateurs, aux acheteurs des téléphones qui se vendent aux États-Unis et en Europe, il y a du sang dans le téléphone. Vous êtes complices, vous achetez un téléphone, il faut ouvrir vos yeux. Tout le monde sait ce qui se passe dans l’Est mais personne à l’Occident. (…) La compagnie Apple est un grand acteur sur le plan international, il a un pouvoir qui s’approche des pouvoirs de certains États et nous comptons sur Apple. S’ils n’agissent pas, il y aura des conséquences judiciaires”, a expliqué à RFI, ce lundi 17 mai 2024, Peter Sahlas, un des avocats internationaux engagés par l’État congolais.
Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de vouloir faire main basse sur les ressources, minières en particulier, de l’Est du pays, l’une des raisons pour lesquelles, Kigali soutient la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), à l’offensive depuis plus de deux ans dans la province du Nord-Kivu.
Verite Johnson