Après l’annonce par l’armée congolaise de la prise de la forêt de Wago, principale bastion des assaillants ayant semé la terreur depuis deux ans en territoire de Djugu, plusieurs questions se posent au sein de l’opinion concernant la destination prise par les rebelles après qu’ils aient été délogés de leurs positions.

En effet selon l’armée, 16 ennemis ont été abattus contre 3 blessés parmi ses rangs, alors qu’on sait que le nombre des assaillants était estimé à plusieurs centaines. Où sont donc passé les autres ?
« Nous avons neutralisé 16 jusque-là, les autres se sont éparpillés dans la nature » explique le Major Jerry Gbelo du service de communication des forces armées, qui ajoute que leur objectif n’était pas de tuer des « civils armés »:

« Il s’agit d’une des communautés congolaises, l’objectif de l’armée était juste de les neutraliser, les mettre hors d’état de nuire, pour que la population retrouve la quiétude ».
Il rassure quant à la poursuite des opérations de ratissage pour s’assurer que l’ennemi ne va pas se réorganiser et reprendre les attaques.

« Il n’y a pas une guerre au monde où l’on extermine tous les ennemis » pense pour sa part le General Civiri, commandant ad intérim du secteur opérationnel de l’Ituri qui conduit les hostilités sur le terrain.

Joint au téléphone par buniaactualite.com depuis la ligne de front, il illustre sa pensée en prennant l’exemple des Américains dont l’armée déployée en Afghanistan n’a jamais exterminé les Talibans.

« L’ennemi est originaire d’ici, il peut se dissoudre parmi la population, il peut traverser le lac Albert pour regagner l’Ouganda, il peut se cacher dans la forêt » ajoute l’officier qui se félicite cas même d’être le premier à marcher sur Wago, une forêt difficile d’accès, qui d’après lui, est demeuré imprenable par l’armée ougandaise pendant son occupation de l’Ituri entre 1999 et 2002, ni par la rébellion pro Hema de l’union des patriotes congolais, UPC, durant la même période.

Il conclu: « mon secret pour avoir mis en déroute l’ennemi, c’est la colère au vue de toutes les atrocités commises contre les civils. Mes hommes et moi étions très déterminés ».

Mais toutes ces explications ne semblent pas suffisantes pour convaincre les internautes ituriens.

Sur les réseaux sociaux, nombreux s’étonnent que l’armée affirme avoir le contrôle sur toute la forêt de Wago, bastion des miliciens, mais n’a publié aucune photo montrant les effets abandonnés par l’ennemi.

La Rédaction

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