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    Une délégation du ministère national de l’intérieur séjourne à Mambasa depuis le jeudi 25 juillet 2024. Elle vient consultée toutes les parties impliquées dans le conflit de limites qui oppose la réserve de faune à Okapis (RFO) à la communauté locale de la chefferie de Walese Karo.

    Conduite par Pacifique Muamba Kazadi, coordonnateur de la cellule nationale d’appui aux questions coutumières, l’équipe s’est rendue vendredi au siège de la réserve des Okapis située à Epulu, à plus de 70 kms à l’ouest de Mambasa Centre en vue d’échanger avec les responsables.

    Plusieurs villages sont disputés entre les deux parties, notamment Bapela qui, pour les autochtones de Walese Karo, aurait été un ancien village vidé de ses habitants lors de la création de la RFO en 1992 par l’État zaïrois de l’époque.

    La population qui accuse la RFO d’avoir outrepassé ses limites, menace de regagner ses anciens villages.

    Une version vite contredite par les responsables de ce site inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO qui ne reconnaissent pas Bapela comme un ancien village. Ils accusent plutôt les autochtones de Walese Karo de revendiquer ces entités aujourd’hui dans l’unique objectif d’exploiter de l’or, une activité pourtant strictement interdite par la loi.

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    L’équipe du ministère de l’Intérieur, qui compte également à son sein des experts de l’environnement et de l’administration minière venus de Bunia, poursuit les consultations.

    Ce samedi, ils ont échangé avec toutes les couches de la population de la chefferie de Walese Karo conduites par leur chef, sa Majesté Emmanuel Leku Apuobo. Dans leurs revendications, ils ont exigé la délimitation entre leur entité et la RFO pour dissiper tout malentendu avant de menacer de regagner tous leurs anciens villages, « advienne que pourra » d’après leurs dires.

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    La cohabitation entre cette aire protégée et les communautés riveraines a souvent posé problème. En 2012, une attaque menée par un groupe armé local avait visé ce site, tuant tous les Okapis qui y vivaient en captivité, ce qui avait eu pour conséquence l’arrêt de toutes les activités touristiques jusqu’à ce jour.

    Les estimations font état d’environ 4000 le nombre d’Okapis vivants encore à l’état sauvage dans cette zone, mais des efforts pour capturer de nouvelles espèces en vue de relancer le tourisme, sont toujours en cours.

    L’Okapi, cet animal emblématique de la RDC, ne se retrouve nulle part ailleurs à l’état sauvage que dans cette partie de l’Ituri située à cheval avec la province voisine du Haut-Uele.

    Gérée dans le cadre d’un partenariat public-privé entre l’institut congolais pour la conservation de la nature ICCN et des organisations internationales, dont World Conservation Society, la RFO fait face à la pression démographique galopante dans la zone, entraînant ainsi le besoin croissant des populations locales à accéder aux ressources naturelles, notamment les minerais et le bois.

    Au delà du défi sécuritaire suite à l’activisme de certains groupes armés dans la région, la réserve dont le sous-sol est riche en minerais, fait également face à l’envahissement de sa concession par des sociétés chinoises à la recherche de l’or, détentrices de permis d’exploitation malgré les interdictions légales.

    Ces sociétés sont également accusées d’utiliser des méthodes parfois sauvages, notamment l’usage du mercure et du cyanure pour extraire le métal jaune, en tuant l’écosystème des rivières ainsi que l’intense déforestation sans aucune contrepartie pour les populations locales.

     

    Rédaction

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